Prefacé par Lord Ekomy Ndong du groupeMovaiz’haleine, et publié aux éditions La Doxa, «Bourgeons», d’AmoanPamboest un témoignage d’un père à son fils. C’est le 20 Janvierque le livre a étéprésenté à l’Institut français.
«Bourgeons»,c’est la quête d’un fils qui entreprends de retrouvercepèredisparutrèstôt. Mais àtraverscettequêtehypothétique du père, se déploieuneautre,recherchée, implicite, qui constitue le fondementd’une interrogation sur les origines.
Dansce roman-témoignagel’auteur, dansunesorte de métaphorefilée trace le parallèle entre la vie des plantes et celles des hommesdanstroispartie: naissance, mort et renaissance.
Dans naissance, AmoanPambo brosse un récit sur sa jeunesse, il retrace nostalgique les souvenirs de son enfance, près d’un père imposant et plein de charisme, de la ville de Mayumba mais surtout de son village Bilanga à travers lequel il conduit le lecteur. Et c’est aussi le lieu de parler de la naissance de ces enfants et des responsabilités qui en découlent.
La partie consacrée à la mort quant à elle, est décrit ici comme l’indicible réalité pourtant « c’est le cycle normal de la vie, les fils doivent enterrer leurs pères ».Ici, AmoanPambo semble, à travers ses écrits, panser ses blessures. Il décrit avec des mots saisissants de vérité, la peine endurée et les obsèques. L’écriture du deuil est présentée tel un exutoire, elle prend dès lors une valeur thérapeutique. En rendant un vibrant hommage aux valeurs et au sens de la dignité hérités de son père et qu’il entend assurément transmettre, à son tour, à sa descendance.
La dernière partie enfin met en exergue la similitude entre la vie des hommes et celles des plantes le texte à travers l’allégorie des bourgeons explique que parfois dans la froideur de l’hiver, les plantes meurent mais les bourgeons les ramènent à la vie quand vient le printemps. C’est cette métaphore filée qui conclut l’œuvre et laisse à s’interroger sur l’origine de la vie, sur la mort et sur le concept de vie éternelle telle qu’envisagée dans les grandes religions monothéistes. L’auteur pose les bases d’une réflexion profonde sur nos croyances ancestrales en vertu desquelles les enfants sont le prolongement de quelques ascendants disparus. « Car le bourgeon, à l’échelle des hommes représente les enfants qui viennent au monde, il est plus un témoignage de la vie qu’il n’est un témoignage de la mort » fait savoir l’auteur.
Autrement dit, on prélève sur l’objet un trait, une image, un symptôme : faute d’avoir, on devient un peu cet objet que l’on ne peut posséder. A travers ce titre « Bourgeons » c’est également l’arbre généalogique de la famille qui est présenté.
Bien connu dans le milieu des cultures urbaines. Tour à tour chanteur, poète, parolier et désormais écrivain. Cet ancien président du label ZorbamProduxions se définit comme un Khémite renaissant. Précurseur de la poésie slam au Gabon et formateur de la première génération de poètes urbains à la faveur des ateliers d’écriture et de performance poétique organisés avec le CCF de Libreville entre 2004 et 2008; Amaon PAMBO ou Iseehigh fut l’initiateur des célèbres journées de l’oralité de l’Institut français. Personnage hybride né du choc entre la culture urbaine – hip hop, soul notamment- et ses racines et les valeurs africaines. Il aime à se définir comme un rêveur
Et un rebelle dans l’âme.Sa première oeuvre apparait comme une suite logique sur le chemin de cet amoureux des mots.
Katucia Dickobou