Dégradation de la note souveraine du Gabon
Le ministre de l’Economie ne répond plus
Echosdunord.com, le journal en ligne lancé le 28 janvier dernier par la société Nord Edition SARL, vient de publier deux analyses pertinentes les 19 et 21 février dernier. Toutes deux consacrées aux conséquences désastreuses pour le Gabon de la décision de l’agence de notation Standard & Poor’s d’abaisser la note du Gabon de BB- à B+.
Sous le titre « les mensonges de Régis Immongault », le confrère est venu rappeler au ministre qu’il avait menti lorsqu’en décembre dernier, il avait soutenu devant les médias que « le Gabon est préparé à subir sans impact majeur le choc sur les prix du pétrole (…) la croissance de l’Economie restera forte l’année prochaine, nonobstant une baisse durable du prix du pétrole ». Ces propos seront démentis quelques semaines plus tard. Or, de manière générale, les ministres de l’économie bénéficient des « fuites » des cabinets d’analyses plusieurs semaines avant qu’ils ne les rendent publiques. Au moment où il faisait le dos rond face à la presse, Régis Immongault savait que le pire était déjà là. C’est en cela que l’accusation de mensonge proférée par le jeune confrère à son encontre tient.
Comme si cette initiative ne suffisait pas, le ministre a choisi de se murer dans un silence total. Sans donner la position officielle du gouvernement sur la dégradation de la situation économique actuelle, et les moyens d’y faire face. Une démarche qu’attendent les marchés financiers avec célérité. Ce curieux comportement du ministre a de nouveau amené echosdunord.com, à se poser la question de savoir si le ministre faisait encore son job le 21 février. Rappelant que cette attitude, pouvait très bien être interprétée par les investisseurs potentiels comme un indicateur prouvant que la situation du Gabon est tout simplement catastrophique. Par conséquent, qu’il était préférable d’attendre des jours meilleurs avant de risquer leurs capitaux dans ce pays. Un climat qui n’est pas de nature à voir ces financiers se jeter sur les 135 milliards de FCFA d’obligation que le Gabon s’apprête à lancer sur le marché de la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac). Malgré cette piqure de rappel, le ministre ne s’exprime toujours pas.
Un tel comportement signifie très clairement que le ministre ne se sentirait plus concerné par ce qui se passe. Serait-il en passe, lui aussi, de « passer à l’ennemi ». Dans un tel contexte, quoi de plus normal que de devenir adepte de la politique de la terre brûlée. Car ce qui se passe au ministère de l’Economie et à celui du Budget, en rapport avec la gestion de l’économie du Gabon, ressemble fort à cela. Une grève généralisée qui paralyse l’économie. Aucun ministre ne réagit pour éteindre l’incendie. Des dettes colossales en direction des entreprises privées. Pas non plus un début de solution. C’est comme si il n’y avait plus de pilote à l’Economie ni au Budget.
SYA