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Elections sénatoriales 2015 

Marie-Madeleine Mborantsuo confirme son indéfectible soutien au PDG

La Cour constitutionnelle vient de rendre un verdict détonnant. En invalidant l’élection du PSD Vincent Moulengui Boukossou à Lébamba et de l’indépendant Gilbert Ndong à Medouneu, elle a confirmé son sobriquet de « tour de Pise ».

 

La Cour constitutionnelle vient de voler, une fois de plus, au secours de la maison PDG, en perdition. C’est une constante de sa raison d’être. Cette fois-ci, il a fallu beaucoup d’ingéniosité aux « 9 sages » de cette institution pour arriver à invalider des scrutins qui se sont déroulés sans anicroches. Les raisons étant à rechercher dans la volonté congénitale de la Cour de contenir, coûte que coûte, l’implosion en cours de la maison PDG. Car personne ne pouvait prédire le chemin qu’aurait suivi le général Flavien Nzengui Nzoundou, après une telle déculottée à Lébamba.

Malgré une majorité de conseillers PDG sur ce siège. Sans doute serait-il allé grossir les rangs de ceux qui militent désormais ouvertement au sein du PDG pour le départ d’Ali Bongo Ondimba du pouvoir. Il fallait donc tout faire pour reprendre le scrutin. La raison officielle invoquée par la Cour ne tient pas. Parler de l’irrégularité des procurations établies à certains conseillers pour invalider l’élection du vice-président du PSD, Vincent Moulengui Boukossou, est soit une blague de mauvais goût, soit une démonstration de l’incompétence de la Cour constitutionnelle elle-même. Cette institution est en amont et en aval de toute élection. Ce qui veut dire que les scrutateurs qui ont prêté serment devant elle, par la suite « renvoyés à l’exercice de leurs fonctions », n’étaient pas en mesure de faire la différence entre une procuration régulière et une procuration irrégulière. Ce qui est un comble au regard des colossales sommes d’argent dépensées pour la « formation des intéressés ». La Cour veut également insinuer que personne au PSD ni au CLR, encore moins les conseillers concernés, ne connaît le caractère que doit revêtir une procuration régulière. Malgré plusieurs années de participation aux élections.

Quant à l’indépendant Gilbert Ndong, l’invalidation de son élection vient tout droit de la volonté du régime de « punir » Medouneu et toutes les personnes réputées proches d’André Mba Obame « Gilbert », comme l’appellent ses intimes, a été depuis toujours « le sénateur d’AMO », alors ministre de l’Intérieur. À plusieurs reprises, il a dû céder cette place pour d’autres à la demande d’AMO. Aujourd’hui et presque de manière unanime, les militants de l’Union nationale, sous la conduite du sénateur d’Oyem, Jean-Christophe Owono Nguema, avaient désigné ce militant de l’UN de la première heure comme candidat de ce parti à l’élection sénatoriale, en novembre 2014. Un choix clair qui, visiblement, ne plaît pas. L’arrivée du « sénateur d’AMO » au palais Omar Bongo Ondimba fait visiblement peur. Il a fallu aller bricoler un motif. En réalité, personne ne croit très sérieusement que la présence d’André Mvone, le suppléant du sénateur sortant, comme représentant du « sénateur d’AMO » dans un bureau de vote ait pu être « …constitutif de violence morale et a bel et bien entravé la liberté de choix des électeurs et, par conséquent, a altéré la sincérité du vote à Medouneu ». Cet homme aurait alors un pouvoir surnaturel que même lui-même ignore encore.

Sauf que les mêmes causes vont produire les mêmes effets. Du moins à Medouneu. Car on peut compter sur Ali Bongo Ondimba pour envoyer « le mangement » aux conseillers PDG qui ont fait défaut au général Nzengui Nzoundou pour les convaincre de rentrer dans les rangs. A Medouneu, le pouvoir va se heurter à un roc. La maison PDG est en lambeaux du fait de l’action de destruction entreprise sur place par le directeur de cabinet d’Ona Ondo. Lui-même ne s’est retiré de la course au Sénat qu’au dernier moment. Non sans avoir oublié de mettre entre les jambes du candidat PDG officiel un adversaire, lors des primaires à Oyem en novembre 2014. A ce climat délétère au sein du PDG local va s’ajouter la nouvelle dynamique née de la réhabilitation de l’Union nationale. Sans doute que les conseillers et alliés de ce parti auront à cœur d’envoyer un des leurs au Sénat, pour marquer l’évènement.

 

JMS

 

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