
Port-Gentil aussi au bord de la paralysie
Le ton a été donné le jeudi 19 février dernier à l’issue d’une assemblée générale tenue au siège de l’organisation nationale des employés du pétrole (Onep).
Les travailleurs du public et du parapublic issus d’une dizaine de secteurs (éducation, transports, travaux publics, agriculture, mines, douanes, concurrence et consommation, Poste, municipalité) ont entamé cette action visant à contraindre le gouvernement à respecter ses engagements en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de travail. Ils constituent le prolongement au plan provincial de la Dynamique unitaire, qui, à Libreville, rassemble plus d’une quarantaine d’organisations des travailleurs. Sont notamment consignés dans le cahier de revendications, le relèvement du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), le relèvement de la valeur du point d’indice de 425 à 1500, le relèvement de la révision du mode de calcul des pensions de retraite des agents du public et du parapublic.
La section portgentillaise de la Dynamique unitaire a opté pour une présidence tournante. Pour l’heure, elle est dirigée par la représentante provinciale de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Consysed), Viviane Moussavou Bouassa. Le refus du secrétaire provincial de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Jean Paul Opa, de libérer la cour du siège pour la tenue de l’assemblée générale constitutive, finalement tenue au siège de l’Onep, n’a nullement découragé les travailleurs. Jean Paul Opa, qui justifiait son refus par la non appartenance du dirigeant national de la Cosyga, Martin Alini, à la Dynamique unitaire. Le trafic d’influence est resté sans succès sur l’organisation constante des piquets de grève au sein des administrations engagées sur ce front social.
L’école publique est quasiment à l’arrêt. Un service minimum sans réelle incidence est pour l’heure assuré par certains responsables administratifs dont les charges ne permettent pas de s’afficher dans les rangs des protestataires. L’antenne provinciale du Syndicat national des personnels de santé (Synaps) promet de prendre le train en marche dès ce début de semaine, à l’issue des tractations internes visant à destituer son président national, Serge Mickala, dont l’hostilité à la vision de la Dynamique unitaire serait due à la perception d’espèces sonnantes et trébuchantes.
Les piquets de grève aux allures d’assemblées générales regroupent quasi quotidiennement près de 1 000 travailleurs, réclamant un mieux-vivre et le partage des fruits de la croissance de 5 % dont se gargarise l’exécutif.
Paul Davy