Le commissaire subitement devenu amnésique

Accident de circulation

Raphaël Ntoutoume Nkoghe, le conseiller d’Ali Bongo Ondimba a emprunté un sens interdit le 2 décembre 2014 au niveau de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville. Son véhicule a percuté un transporteur suburbain qui était en train de prendre des clients. Le véhicule de ce dernier, sous l’effet du choc, a percuté une jeune femme enceinte, Marie-Flore Eyang Obame. Celle-ci s’est retrouvée coincée sous ledit véhicule. Alerté, le commissariat de Nzeng-Ayong a tout de suite dépêché sur les lieux deux agents féminins, donc une certaine Edwige Aubone, dans le but de faire le constat de l’accident. Ce qu’elles ont fait. Aujourd’hui, le patron de cette unité de police semble atteint d’amnésie et dit ne pas se souvenir que son commissariat ait eu connaissance d’un tel incident. Cette réponse verbale fournie à l’avocat, selon nos sources, indique clairement que cette affaire a été rangée au plus haut niveau du secret d’Etat. Il faut sauver le conseiller du chef de l’Etat quoi que cela puisse coûter à la partie adverse en termes de violation des droits de l’homme.

Heureusement, l’époux de la victime, par acquis de conscience, avait décidé de saisir un avocat. Maître Paulette Oyane Ondo fut commise pour cette tâche. Lorsque l’avocat saisit par courrier le commissaire de Nzeng-Ayong pour avoir accès au dossier, celui-ci lui répond qu’il ne se souvient pas avoir traité un cas d’accident impliquant le conseiller du président de la République. Mieux, que l’agent commis à cette tâche pour des besoins de constat n’a jamais fait partie de leurs effectifs. Naturellement, à la décharge du commissaire, le nom de cette personne avait été mal fourni à l’avocat. Par contre les faits sont bien réels. Le commissaire ne peut pas le nier.

Cette information a surpris la famille de la victime. Pour elle, il s’agit ni plus ni moins que d’une volonté de vouloir soustraire Raphaël Ntoutoume Nkoghe de ses responsabilités. L’intéressé, lui-même, ne semble pas s’en soucier outre mesure. Au point que cet accident, qui aurait pu entrainer mort d’homme – Marie-Flore Eyang Obame, enceinte, n’a jamais été déclarée par son responsable à son assureur comme l’impose la législation en vigueur. Mieux, un policier au fait de ce dossier à la préfecture de police de Libreville vers qui cette affaire a finalement échu sous le n° 600, n’a pas hésité de confier à la famille venue s’enquérir de l’évolution du dossier, que celui-ci est sensible. Non sans avoir essayé de convaincre les plaignants que Raphaël Ntoutoume Nkoghe faisait déjà « beaucoup ».

Maître Paulette Oyane Ondo n’a pas accepté un tel comportement de la part de la police. Son entourage pense qu’elle va assigner l’Etat devant les tribunaux pour violation de droit de l’homme. En empêchant Flore Eyang Obame de saisir les juridictions compétentes, l’Etat viole son droit à une justice équitable. Un droit de l’homme reconnu et garanti par les textes internationaux y relatifs, dont le Gabon est signataire.

Zang Memine