

La virée inopinée du noctambule Ali Bongo à Port-Gentil lors de la course en nocturne de la tropicale Amissa Bongo, a fait de nombreuses victimes. Virée qui a suscité non seulement un trésor de colère des portgentillais, mais aussi des déséquilibres béants dans le chronogramme du comité d’organisation de cette course cycliste.
‘’On n’attend pas un président de la république, mais des coureurs’’ pestait les nerfs à fleur de peau un portgentillais, condamné à poireauter des heures durant aux abords de la route, en raison du lourd décalage horaire occasionné par la satisfaction de la jouissance, aux allures de visite surprise sur cette presqu’île, d’Ali Bongo, qui s’est soudainement découvert des envies de dernière minute de prendre part à la nocturne qui ouvrait la 7 ème étape de cette course qui porte le nom de feu sa sœur cadette.
Cette course dont le début était initialement programmé pour 19 heures, a finalement été lancée avec trois heures de retard. C’est quasiment à 21 heures que les premiers coups de pédales de l’étape de Port-Gentil ont été donnés. « Qu’on arrête de nous emmerder en politisant tout ce qui bouge. On ne sait même pas qui du chef de l’Etat ou du frère d’Amissa Bongo est venu, puisque le programme officiel reste muet sur cette soudaine visite » enfonçait une jeune fille, visiblement pas très tendre envers les politiques.
La colère des portgentillais avait pour entre autre indicateur, le refus manifeste d’accorder la moindre valse d’acclamations à sa petite majesté, en dépit de ses multiples gesticulations.
L’arrivée de cet invité, perçu comme de trop, a suscité la fermeture du pont aérien reliant Libreville à Port-Gentil, pour des exigences de protocole d’Etat. Des exigences qui ont fini par déteindre sur l’organisation générale de la compétition. Résultat des courses, aucun autre avion n’a pu survoler cet axe durant de longues heures, au départ comme à l’arrivée, clouant ainsi à l’aéroport de Libreville principalement, de nombreuses délégations de la tropicale Amissa Bongo. Et ce n’est qu’après le retour sur Libreville de sa petite majesté, vers 23 heures, à l’issue de la nocturne, que les délégations bloquées de part et d’autre des aéroports, ont eu leur salut.
Parmi les victimes de ce caprice de l’héritier de la famille régnante, figuraient en bonne place les journalistes, qui n’ont finalement pu quitter l’aéroport de Libreville qu’entre 23 heures et minuit. Des confrères, qui étaient en amont, convoqués pour ce vol depuis 14 heures.
Paul Davy