Ouwe refuse de libérer Firmin Ollo Obiang

Firmin Ollo
Firmin Ollo

Écroué pour avoir demandé l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage de toute la communauté estudiantine

 

La sortie de l’étudiant Firmin Ollo Obiang est très attendue ce matin. Prévue pour samedi dernier, elle n’est toujours pas effective. « Nous voulons bien libérer Firmin, mais nous attendons toujours l’ordre de mise en liberté qui doit venir du procureur de la République», se défend la direction de la prison centrale de Libreville.
Peut-être la procureure de la République, qui aurait dû signer l’ordre de mise en liberté, attend-elle que les étudiants descendent encore dans la rue ? Sidonie Flore Ouwe est coutumière des faits. Pendant que Nicolas Obame, le président de la mutuelle dissoute, devait être libéré, elle lui a encore fait passer des jours à la prison centrale de Libreville. Ce matin, à l’Université Omar Bongo (UOB), les camarades de Firmin Ollo Obiang s’apprêtent à lui réserver un accueil chaleureux.

Sidonie Ouwe
Sidonie Ouwe
Firmin Ollo
Firmin Ollo

Pour mémoire, Firmin Ollo Obiang avait été enfermé avec son collègue Célestin Minto, libéré il y a une semaine. Ces deux étudiants ont été écroués pour avoir demandé l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage de toute la communauté estudiantine. Nicolas Obame, pour s’être adressé au recteur de UOB, le professeur Marc-Louis Ropivia. Il avait déclaré : « La place d’un étudiant n’est pas en prison, mais à l’Université. Aussi, je vous invite à rester ouvert au dialogue car son absence conduit à la révolte, à la désobéissance. »

Aujourd’hui, les membres de la mutuelle sont traduits devant le conseil de discipline : Nicolas Ondo, président de la mutuelle, Jean Kevin Ngadi, vice-président, Duphy Minto, secrétaire général, Romaric Koumba Divassa, secrétaire général adjoint, et Donald Massambat, délégué adjoint aux affaires académiques.

Etudiants
Etudiants

Mais des irrégularités sont observées quant aux délais prévus par la loi pour la tenue de ce conseil. En effet, l’arrêté 0019 /2008 stipule que le conseil doit se tenir dans un délai maximum de 30 jours, à compter de la date de la faute constatée. Or, les faits reprochés aux membres de la mutuelle se sont déroulés les 11 et 17 décembre 2014. La même loi stipule que l’étudiant traduit devant le conseil de discipline doit être notifié huit jours au moins avant la tenue de cette instance. Certains étudiants, jusque-là, n’ont pas encore été notifiés. Cette façon de faire prouve à suffisance que le recteur prend des décisions en fonction de ses humeurs. Il se lève un matin et décide de dissoudre une mutuelle qui a été élue. Pourtant à sa demande. Il décide de traduire les leaders estudiantins en conseil de discipline sans qu’ils soient notifiés. Aujourd’hui recteur, Marc-Louis Ropivia a oublié qu’il a enflammé les amphithéâtres de l’UOB qu’il administre, quand il était un des leaders du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec). O tempora, o mores !

 

Sophie Beuve Mery