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Quand Sidonie Flore Ouwé exécute et ordonne la torture

Quand Sidonie Flore Ouwé exécute et ordonne la torture

« Cet amour naturel pour la violation des droits de l’homme chez le procureur de la République traduit l’agitation d’une thuriféraire en disgrâce auprès du roi… »

 

Ouwe P2

Sidonie Flore Ouwé a torturé et ordonné la torture des étudiants arrêtés le 17 décembre 2014 dans l’enceinte du palais de justice de Libreville. Maître Paulette Oyane Ondo a rendu publics ces faits sur sa page Facebook, il y a quelques jours. Le récit est effrayant et disqualifie à jamais cette dame du rôle de premier défenseur des droits de l’homme qui incombe à tout procureur dans un Etat de droit. Il est vrai qu’après avoir fait partie des étudiants qui avaient déshabillé le professeur Daniel Ona Ondo, alors recteur de l’UOB, avec son compère Alain-Claude Bilié by Nzé et l’ancien directeur général de la RTG, David Ella Mintsa, Mme Ouwé avait déjà démontré son inclination pour le non respect de la dignité humaine. Le récit de l’avocat ne pouvait que refléter ce passé peu glorieux du procureur de la République. Ainsi l’avocat écrit: « … messieurs Nicolas Ondo Obame et Duphy Minto’o Ella (…) ont été arrêtés le 17 décembre 2014. Ils ont été conduits dans le bureau de la Procureure de la République qui les a agonis d’injures. Leur a fait pratiquer une fouille au corps et a fait prendre les effets qu’ils avaient sur eux. Pendant qu’un OPJ exécutait cette basse besogne, un téléphone a sonné d’une des poches d’un des étudiants et elle demandé à l’OPJ de casser ce téléphone. Ce qui a été fait : L’OPJ a ainsi posé le téléphone par terre et l’a écrasé avec ses rangers. Ensuite, elle a fait déchausser les deux étudiants et ordonné qu’ils soient menottés, c’est ainsi déchaussés et menottés qu’ils ont été, sous escorte des forces de l’ordre, conduits à la Brigade du Palais de Justice où ils ont été jetés dans une cellule comme un sac de patates. Ils ont été déshabillés, laissés totalement nus et ne portant qu’un slip. Ils étaient assis à même le sol, dans une cellule insalubre et invivable pour tout être humain. A peu près 2 heures plus tard, ils ont été rhabillés, remenottés et conduits à la prison centrale par la Police Judiciaire lourdement armée jusqu’aux dents. Y étant, ils ont été à nouveau déshabillés, mis à genou face contre terre, les mains menottées dans le dos. Ils sont restés dans cette position pendant près de 2 heures.

Palais de justice de libreville
Palais de justice de Libreville

Ensuite, ils ont été conduits au B2 où ils ont été bastonnés tous les jours, et ce, plusieurs fois par jours, subissant des mauvais traitements alternant entre le tabassage, les injures de toutes sortes, les menaces de mort, le rabaissement psychologique, etc. (…) Ils ont vécu ainsi pendant douze jours, du 17 au 29 décembre 2014. Ils étaient nourris d’une boîte de sardine et d’un demi-pain qui était posé à même le sol infesté d’urine et de toute sorte de parasites. Nicolas Ondo Obame, à cause de cette torture a développé une pleurésie. Il n’a cessé de réclamer la visite d’un médecin, mais ces demandes sont restées vaines: il n’a pu voir le médecin que bien plus tard. Monsieur Duphy Minto’o Ella a développé une dysenterie aigue contractée 3 jours après son arrivée au B2, mais n’a été conduit à l’hôpital militaire que le 23 décembre 2014. Il souffre de cette dysenterie jusqu’à ce jour… ». Ce récit, digne du traitement infligé aux Juifs avant de les envoyer dans les chambres à gaz, montre que la place de Mme Ouwé, au regard de toutes ces violations, est plutôt dans un cachot à Gros-Bouquet, en lieu et place de ses victimes. Malheureusement, pour les justiciables gabonais, cet amour naturel pour la violation des droits de l’homme chez le procureur de la République traduit l’agitation d’une thuriféraire en disgrâce auprès du roi, et qui tente le tout pour le tout pour reconquérir son cœur. Mais, cela ne passera pas car, engluée dans l’affaire Mboulou Beka où son excès de zèle l’a amenée à envoyer un sms par erreur à un prêtre, membre de la famille du défunt (lire EDN 269), croyant qu’elle s’adressait à Ali Bongo Ondimba. Et pour avoir demandé à Ali Bongo Ondimba « la tête » du prêtre. Cette révélation sur le recours à la torture par elle-même ainsi que les OPJ qui travaillent sous ses ordres, amènera très vite Ali Bongo Ondimba à la s’en délester. Car, la communauté internationale est plus que outrée. Cette femme, selon un diplomate en poste à Libreville, « va, par son attitude, conduire plus vite le Gabon au chaos redouté de nous tous. Le chef de l’Etat, s’il veut la paix, doit urgemment trouver une solution à cela. En tous cas, nous l’y encourageons fermement ». Traduction: Ali Bongo Ondimba est fermement invité à la virer. Le plus tôt sera le mieux afin d’éviter le chaos tant redouté. Déjà, son ancien compagnon des années UOB, Alain-Claude Bilié by Nzé, dans une conversation téléphonique avec un membre influent de la famille Mboulou Beka, semblait annoncer « la fin de l’ère Ouwé ». Cette chute programmée explique peut-être le redoublement de zèle du procureur. Est-ce déjà peine perdue ?

Par AP

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