

Une semaine après avoir célébré son 5e anniversaire, qui coïncidait avec sa réhabilitation, l’Union nationale (UN), notamment par la présence de son président, Zacharie Myboto, a bien pris part à la causerie que le Front uni de l’opposition pour l’alternance a animée jeudi dernier à la « Cité perdue », au carrefour Léon Mba, dans le 3e arrondissement de Libreville. L’échange avec leurs compatriotes a permis aux membres de cette coalition de lever les équivoques entretenues par le pouvoir concernant la relation entre l’UN et le Front, afin qu’ils aient la même compréhension des situations.
Il a été précisé que l’UN est un parti de l’opposition et le Front un regroupement de partis et de personnalités de l’opposition qui a deux missions. La première est celle de « faire en sorte que le principe de la démocratie devienne une réalité ». La seconde est de convaincre toutes les forces du changement de la nécessité de présenter un candidat unique à la présidentielle de 2016. «Comme nous l’avions dit le 19 juillet 2014, lorsque viendra la prochaine élection, au niveau du Front, nous n’aurons qu’un seul candidat », a réaffirmé Didjob Divungi Di Ndinge, ancien vice-président de la République et président de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere).
Au Gabon, les résultats des élections sont presque toujours contestés. C’est pourquoi, s’agissant de la prochaine présidentielle, les habitants du carrefour Léon Mba ont posé la question suivante à leurs hôtes : « Quelle stratégie avez-vous mise en place pour contrecarrer le pouvoir en place au moment des résultats ? » Les membres du Front, chacun dans son style, les ont rassurés. « L’engagement de se mettre ensemble et de présenter un candidat unique aux prochaines élections présidentielles fait suite au reproche des Gabonais », avait déjà laissé entendre Zacharie Myboto, à l’ouverture de la causerie.
Le Front animera une série de causeries à travers la capitale pendant le mois de mars également. L’objectif est d’engager un débat autour du climat sociopolitique alarmant que connaît le Gabon. « D’aucuns se demanderont pourquoi le carrefour Léon Mba et mieux encore, pourquoi précisément maintenant ? Le carrefour Léon Mba était, en son temps et dans un passé encore récent, le centre de Libreville. Où très souvent de grandes décisions se prenaient et des accords se signaient. Pour preuve, la modeste résidence du père de la Nation en témoigne », a déclaré le président de l’UN
Faisant allusion à la paralysie de l’administration gabonaise, Zacharie Myboto a fustigé «un gouvernement qui ne respecte pas ses promesses » et brossé un tableau sombre du pays : des revendications interminables, des années scolaires entrecoupées, chômage des jeunes, pénurie de carburant et de gaz, vie chère. Tout cela à cause de «la mal gouvernance » et des choix hasardeux comme le projet de la marina, qui coûte la somme de 240 milliards de FCFA. Pour le Front, comme pour la majorité des Gabonais, cet investissement n’est pas une priorité quand des citoyens souffrent autant.
Biddoux Mabb