Le journal « L’Aube » suspendu pour un mois
Juste deux mois après qu’Ali Bongo Ondimba a participé à la marche républicaine pour la défense de la liberté d’expression organisée à la suite des attentats terroristes contre les journalistes de « Charlie Hebdo » à Paris, son pouvoir vient à nouveau de bafouer cette même la liberté de la presse au Gabon. En effet, le Conseil national de la communication (CNC), réuni en séance plénière le 26 février 2015, a suspendu pour un mois l’hebdomadaire L’Aube, et mis en demeure La Loupe et La Griffe
L’hebdomadaire a donc été suspendu parce qu’il aurait fait injure à sa petite majesté en publiant, le 16 février dernier à la Une : « Foutez le camp, c’est mieux » et un éditorial « Ali Bongo: un musulman terroriste ». L’organe de régulation lui reproche d’avoir assimilé Ali Bongo à un islamiste, et condamne les insinuations malveillantes qui seraient devenues « la marque de fabrique de certains journaux ».
Le pouvoir émergent n’apprécie pas les prises de position contre le président de la République, et invite ainsi les médias à l’autocensure. Pour le pouvoir, la seule fonction des médias devrait être de servir de laudateur à la personnalité d’Ali Bongo, sinon vous êtes taxé de menace pour l’unité nationale.
Le CNC a également adressé une dernière mise en demeure aux journaux la Griffe et La Loupe. Mais dans les milieux de la presse, d’aucuns pensent que l’avertissement donné à La Griffe n’est qu’en trompe-l’œil et que le seul journal visé est en réalité La Loupe.
Imony Kombile Giowou