René Ndemezo’o Obiang déplore le bling-bling ruineux d’Ali Bongo

René Ndemezo’o
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Le député de Bitam a consacré une partie de son allocution à l’appétence d’Ali Bongo pour tout ce qui est clinquant, acquis ou organisé aux frais du contribuable. La pique a probablement fait mouche, quand on sait la gêne que sa petite majesté éprouve chaque fois que le sujet est abordé. Raison pour laquelle l’homme a, depuis un moment, envoyé l’essentiel de son luxueux parc automobile dans une non moins luxueuse résidence au Maroc.

En cinq ans, Ali Bongo a davantage passé le temps à jouer au globe-trotter, profitant de la moindre occasion pour figurer sur des photos avec les grands de ce monde. «Toujours pour séduire on ne sait qui, on assiste à des matches de football à l’étranger alors que le pays n’y est nullement engagé. L’on se souvient de la finale de la Coupe du monde au Brésil.» René Ndemezo’ Obiang a déploré le côté «people», notamment avec le fameux New York Forum Africa (NYFA), organisé depuis cinq ans à coups de dizaines de milliards de francs CFA sans aucune retombée concrète pour le Gabon, « les seuls et uniques bénéficiaires étant le couple Attias ».

Cinq ans de dilapidation de l’argent du contribuable dans des distractions tels des matches de football de gala, des courses nautiques et de motos, un concert de rap avec le chanteur américain R. Kelly, dont la prestation a coûté 1 milliard de francs CFA au contribuable lors du lancement de la zone économique spéciale de Nkok, en septembre 2011. Récemment, Ali Bongo a fait organiser un combat de boxe auquel il a tenu à assister, séchant, pour ainsi dire, la fin du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine à Addis-Abeba. L’ancien ministre de la Jeunesse relève que, « en lieu et place d’une véritable politique culturelle qui rétrocède au peuple gabonais sa dignité en lui donnant le fil conducteur qui le relie à son passé le plus lointain, on l’aliène plutôt avec des carnavals ».

Seulement, la distraction n’occulte pas la réalité. La projection permanente en 2025, sous prétexte de faire du Gabon un pays émergent, est une fuite en avant face aux nombreuses attentes légitimes et urgentes des populations dans l’éducation, la santé, le logement, la route, l’emploi, la vie chère, etc.

MEZ