Ali Bongo, un président aguerri à la violation de la constitution

Posté le 13 Mai 2015
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L’accusation est du Front uni de l’opposition pour l’alternance, dont le président en exercice, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, a récemment fait un réquisitoire sans appel, sur les pratiques coupables d’Ali Bongo, faisant entorse aux dispositions réglementaires en vigueur dans notre pays.

Président sans papiers

Sur ce cas de figure, il est probablement vrai que le Gabon soit l’unique pays au monde à avoir un chef de l’Etat trônant sur une constitution avec laquelle il est curieusement en porte à faux. L’acte de naissance d’Ali Bongo, versé dans son dossier de candidature à la présidentielle de 2009,  est de notoriété publique, faux. Acte d’état civil truffé de faux en écriture publique et d’usage de faux en écriture publique, et partant, établi en violation de la loi. Et c’est avec une facilité déconcertante qu’Ali Bongo se refuse à accéder à la préoccupation de l’opposition, relative à la convocation de la haute cour de justice, pour statuer sur ce cas atypique. Depuis près de six mois, le Front uni de l’opposition ne cesse de prêcher dans le désert, Ali Bongo et les deux chambres du Parlement chargés de désigner les membres de cette juridiction d’exception, font la sourde oreille. Résultats des courses, ils participent au blocage des institutions, en cautionnant l’interruption du fonctionnement normal des pouvoirs publics constitutionnels. D’où la déduction par le Front de l’opposition, d’une crise de régime, dont le salut passe à son avis, par la démission d’Ali Bongo.

Président commerçant

En ‘’pissant’’ (Sic) sans vergogne sur l’article 14 de la constitution, portant incompatibilité pour le chef de l’Etat d’occuper toute autre fonction publique, mieux, de personnellement s’impliquer dans toute activité privée à caractère lucratif, Ali Bongo s’entête dans les pratiques et les manières de voyous, nostalgiques du temps du parti unique, où l’Etat se confondait à la volonté de ‘’Papa’’, disons, du temps où le PDG versait dans les confusions de genres, à l’instar de l’époque des liens incestueux du Parti -Etat. Et malgré les rappels au souvenir du basculement du pays au pluralisme politique et à la démocratie participative, Ali Bongo s’en bat les couilles. Ce n’est un secret pour personne, qu’investi de la charge de président de la République, l’homme a exercé, ou continue d’exercer la fonction de président du conseil d’administration de l’agence nationale des grands travaux, ANGT. Par ailleurs, Ali Bongo est actionnaire à plus de 19 % dans le capital de Delta Synergie, une entreprise présentée comme une prédatrice des derniers publics, une mécanique implacable de captation des fonds du contribuable, qui participe impitoyablement à siphonner à l’excès l’économie nationale. Et dépit de ces cris au loup, Ali Bongo reste de marbre.

Au regard de ce qui précède, associé aux pratiques d’enlèvement et de séquestration judiciaires érigées en nouveau mode de traitement du pluralisme politique, le Front uni de l’opposition dénonce un Etat hors la loi, en réitérant son invitation à Ali Bongo, à démissionner, et au peuple, à résister.

Claude Mboumba

 

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