Annie Léa Meyé et Georgette Toussaint libérées après 18 jours aux mains de leurs ravisseurs

Annie Léa, heureuse de regagner son domicile et ses filles, Daisy et Moira

C’est le lundi 5 mai que ces deux militantes de l’union nationale- parti politique de l’opposition-  ont recouvré la liberté après près de trois semaines en milieux privatifs de liberté. Un enlèvement à peine voilé, orchestré  à leurs domiciles respectifs par des flics en civil le samedi 18 avril dernier, sans la moindre forme légale.

‘’Quand on se retrouve face à ce genre d’injustice, ça nous radicalise davantage et nous conforte dans nos convictions de poursuivre la bataille visant à libérer le Gabon du joug du système PDG-Bongo !’’, a grincé le cœur chargé Annie Léa Meyé, dans les heures qui ont suivi leur mise en liberté provisoire sur décision du procureur de la république, en dépit du fait qu’aucune preuve n’ait été brandie dans la série d’allégations portées contre elles. ‘’ C’est curieux, mais chacun y allait de son chef d’accusation selon que nous étions auditionnées par la police judiciaire, par le procureur de la République, ou par les éléments de la contre ingérence, familièrement appelée B 2 ’’, nous a confié Annie Léa Meyé, sous le regard complice de Georgette Toussaint. Aux dires de ces victimes des rapts savamment organisés, les mobiles de leurs arrestations arbitraires reposent sur plusieurs versions : de l’incitation à la mise à feu de l’ambassade du Bénin à Libreville, à la vente et la circulation illicites de drogues dures, en passant par  les incitations à la révolte en vue du renversement d’Ali Bongo. Des montagnes d’allégations qui restent à ce jour sans fondement, faute de preuve. D’où le prétexte de la liberté provisoire prononcée, au nom de l’enquête qui devrait se poursuivre.

Les militantes de l’opposition visées par ce qui s’apparente à une justice des puissants, clament leur étonnement face à la soudaine promptitude des éléments des forces de l’ordre à dénicher des boucs émissaires dans la mise à feu de l’ambassade du Bénin, quelques heures seulement après la commission des faits, alors que le peuple gabonais attend depuis des mois, voire des années, la manifestation de la vérité dans de nombreux dossiers, comme les assassinats des leaders de l’opposition politique à l’instar de Joseph Redjambé, Pierre Mamboundou et très récemment du lâche assassinat de l’étudiant Mboulou Beka. L’agression, devant les caméras de l’ambassade de Turquie à Libreville, du Professeur Albert Ondo Ossa est un autre pan de cette nébuleuse.

Claude Mboumba