
La capitale gabonaise veut se moderniser. Elle veut s’arrimer aux standards urbains des grandes métropoles. Pour ce faire, la municipalité a pensé en 2015, à l’adressage de la ville afin de faciliter l’accès aux services urbains. Entre projet et concrétisation, le résultat est impatiemment attendu par les usagers.
Le projet ambitieux de la municipalité de Libreville qui, découle du partenariat avec l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et l’Union européenne (UE) a, depuis quelque semaine entreprit des travaux de modernisation des services urbains. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’ « opération d’adressage ». Mais à quoi servira exactement, l’adressage ? Peut se demander le gabonais lambda.
Pour éclairer la lanterne des futures usagers de ces services, le Secrétariat général de la commune de Libreville, a officiellement publié un communiqué dans l’Union du mardi 21 courant « l’adressage vous permettra de mieux vous diriger dans la ville, il facilitera la fourniture de services par la municipalité : ambulance, pompiers, taxis, courrier, messages etc… les secours pourront ainsi parvenir directement et plus rapidement à votre porte. Désormais, vous disposerez d’une adresse telle que : Mr Toussaint Owono Moussavou 26, rue 2.152.LC Libreville Gabon » à en lire ces propos, la tâche semble facile à exécuter. Et pour la population, c’est déjà l’ombre d’un soulagement au tracas quotidien.
Cependant, le contexte physique de la ville de Libreville, reste un enjeu majeur dans la réalisation de ce projet. Dans l’ensemble des quartiers, 94,7% sous intégrés tandis que le reste est intégrés et semi-intégrés. De plus, les axes de Libreville sont plutôt construits sur les crêtes et bordés de constructions en dur. Et les bas-fonds sont difficiles d’accès (ce sont souvent de simples sentiers) et même difficiles à observer car dissimulés par la végétation.
C’est dire qu’il y a une nécessité de désenclaver les voies secondaires, avant que d’envisager l’adressage. Qui est une initiative tout à fait encourageante. Mais à notre sens, devrait servir au moment opportun. Sinon comment voulez-vous être déposé par un taxi devant votre domicile, si une esquisse de route n’existe même pas ? Avoir un numéro d’habitation, voudrait dire que votre parcelle de terrain est reconnue et identifier à votre nom, avec titre foncier, au Ministère de l’habitat (ce qui n’est pas toujours le cas). Or pour la plupart des gabonais, ce sont des lopins de terre, achetés sans grande tracasserie avec des particuliers. Projet ambitieux certes, mais projet quand même, l’adressage à Libreville serait bien plus complexe que ce que la municipalité donne à voir.
Nejma le Monde.