Les pestiférés aux obsèques d’André Mba Obame
Ils sont été hués, trainés et conspués. Leurs nerfs ont été mis à rude épreuve lors des obsèques d’André Mba Obame, leader charismatique de l’opposition gabonaise. Dans cette liste noire des ‘’renégats ‘‘, l’on compte des personnages vraisemblablement sulfureuses à l’instar d’un certain Paul Mba Abessole.
La charge de la ‘’guigne’’ a été sonnée par Fridolin Mve Messa, le controversé secrétaire général du syndicat de l’éducation nationale, Sena. Son oraison funèbre a été stoppée net par une foule déchaînée au stade de Nzeng Ayong à Libreville, où était exposée la dépouille, après son arrivée dans la capitale politique, le mardi 28 avril dernier. ‘’Libérez ! Libérez ! Libérez !’’ Criait en cœur la foule acquise à la pause du défunt, comme pour désavouer l’intervenant du jour. Après une vaine tentative d’opiniâtreté, Fridolin a fini par se plier à la volonté populaire, en libérant l’estrade sur fond d’acclamations généralisées. L’homme a vraisemblablement fait les frais de sa collusion soupçonnée avec le pouvoir.
Puis, vint le tour du président du Conseil Economique et Social, Paul Biyoghe Mba, d’hériter du trésor de colère de la population. Outre des quolibets, ‘’Tortue’’ comme aime à le caricaturer une partie de l’opinion, s’est vu verser des seaux et bouteilles d’eaux au domicile privé d’André Mba Obame ‘’Barcelone’’. Accablé par l’hostilité des partisans de l’opposant, Paul Biyoghe Mba a eu la sagesse de battre en retraite.
‘’Corrompu ! Vendu ! Traitre !’’ Averse de pics essuyée par Bruno Ben Moubamba, persona non grata lors du retour de la dépouille au siège de l’Union Nationale – parti politique de l’opposition dont André Mba Obame était le secrétaire exécutif-, après que l’armée eu à s’opposer au départ du corps sur Oyem, le mercredi 29 avril.
La liste des honnis a été bouclée à Medouneu par l’un des oncles du défunt, adepte de la politique de la voltige, le nommé Paul Mba Abessole. Il s’est vu, dans un premier temps, opposé une fin de non recevoir dans sa tentative de faire un tour au mausolée dressé au niveau du cimetière familial, le jeudi 30 avril, alors que le corps était encore à Oyem, capitale provinciale du Woleu Ntem. A l’arrivée de la dépouille à Medouneu, le lendemain, 1er mai, des interdictions formelles de prendre part aux obsèques lui ont été signifiées, histoire de faire échec à ses agissements trouvés suspects.
La liste n’est probablement pas exhaustive. Mais, voici en quelques lignes, un aperçu des cas d’humiliations publiques, vus et entendus, des masses populaires ayant pris part aux obsèques d’André Mba Obame.
Nedjma le Monde / Claude Mboumba.