
C’est une guerre au ‘’douck-douck’’ qu’ont décidé de se livrer sur la place publique les hiérarques du parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, dans la province de la Ngounié, au sud du Gabon. Au cœur de cette guerre de tranchées, le contrôle du terrain avec ses incidences que sont notamment, la course aux tremplins politiques et autres subsides à grignoter lors de la présidentielle de l’année prochaine.
L’on semble déjà assister à la tombée de la nuit de longs couteaux sur les bords du fleuve Ngounié, avec les agissements aux allures de mutinerie politique enregistrés le dimanche 10 mai dernier dans la commune de Mouila. Les bruits de bottes de la soldatesque que piloterait le membre du comité permanent, Guy Bertrand Mapangou, a perturbé la quiétude des lieux, sur fond de mobilisation populaire à la limite de la provocation et de la défiance. Guy Bertrand Mapangou et les lieutenants qui lui sont fidèles ont décidé, contre l’avis de la hiérarchie du parti, d’anticiper sur les dates arrêtées pour la célébration en différé du 12 mars dans la province – fête anniversaire du PDG-, en le célébrant à leur manière une semaine plutôt en l’absence d’autres officiels.
Le clan à Mapangou qui aurait pour principales éminences grises, les sieurs Jean Norbert Diramba et Serge Maurice Mabiala, natifs de Mouila, ainsi que Hilaire Machima, natif de la commune de Lébamba, semble déterminé à se faire entendre. La couleuvre a été avalée avec toutes les difficultés du monde par l’aile conduite par la fraîchement élue présidente du Sénat, Lucie Milebou Aubusson, condamnée à des festivités bis, toujours à Mouila, et cette fois le 16 mai prochain, conformément à l’esprit du calendrier des activités officielles du parti au pouvoir.

Même si les brèches venaient d’ici là à être colmatées, pour tenter de sauver les meubles, les rancunes et rivalités sont tellement aiguisées, que le retour à la cohésion aurait difficilement raison des ambitions des uns et des autres. A moins d’être une main de fer dans un gant de velours, la visiblement fébrile, Milebou Aubuson , patronne politique de la province malgré elle, a fort à faire face à la force de feu que crache avec hargne, en bon premier flic, Guy Bertrand Mapangou –par ailleurs ministre de l’intérieur- et les siens, aguerris aux coups et aux contre coups. L’approche de résolution de la mise au ban des leviers politiques, dont souffrent nombreux de ces frondeurs, est déterminante sur la trajectoire de cette guéguerre fratricide menée en premières lignes par des anciens alliés du ‘’club des métis ‘’.
Pour l’heure, l’abusivement appelée ‘’Ngounié forte’’, porte tous les stigmates d’un NO MAN’S LAND.
Claude Mboumba