
La pénurie d’eau frappe la capitale gabonaise et ses environs depuis 2010. Le précieux liquide serait à ce jour une denrée rare pour les populations qui, maintenant lasses d’attendre, recourent aux puits traditionnels. C’est aujourd’hui toute la ville qui en est atteinte. Le Gabon manquerait-il d’eau dans un pays où il pleut dix mois sur douze ?
Malgré une forte pluviométrie et de nombreux cours d’eau, la difficulté d’accéder à l’eau potable se fait ressentir dans plusieurs quartiers de Libreville. La population est soumise à la débrouillardise. Elle fustige la société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). C’est la filiale du groupe français Véolia, chargée de distribuer l’eau dans le pays depuis la privatisation de la SEEG en 1997, qui, jusqu’ici, dicte sa loi.
L’eau doit être une ressource ouverte à tous, sans distinction aucune. Il est un droit naturel pour les populations et un devoir pour les responsables politiques de répondre à ce droit. Pourtant en 2015, année butoir du retour à la normale, le gouvernement gabonais se débine. Cette fois, que dire à un interlocuteur qui n’a point d’oreille ?
Les causes réelles de ces dysfonctionnements sont le fait d’un manque d’entretien du matériel hérité par le concessionnaire depuis la privatisation de dame SEEG. De plus, ce problème d’alimentation en eau courante a aussi pour origine la volonté du concessionnaire de ne pas investir de façon durable dans le renouvellement des équipements de production, de transport et de distribution de l’eau et de l’électricité sur le circuit d’installation.
Un exemple d’aveu que les gabonais assimilent désormais aux railleries.
A tous points de vue, au Gabon, l’accès de tous à l’or bleu ne semble pas une priorité pour sa petite majesté et ses sujets.
L’Etat aurait –il manqué de vigilance dans ce contrat qui le lie au concessionnaire ?
République éhontée et sans eau.
Voilà le visage du Gabon de 2015 ! Une ville où, les citadins n’ont pas d’autre alternative que le recours aux puits traditionnels. Et quand ces derniers sont insalubres, les populations restent condamnées à attendre la pluie.
Pendant ce temps, des factures sont régulièrement adressées aux clients pour être payées tous les mois. Ceci, pour mieux appauvrir les gabonais.
« L’eau, l’énergie, pour la vie » des valeurs sur lesquelles le groupe Véolia s’est royalement assis au regard du minable service. Dans ce marché de dupe, le consommateur est laissé pour compte.
A cette allure, « L’eau n’est plus source de vie, mais aussi de mortalité », au regard de la qualité de ces puits de fortune creusés dans les quartiers précaires de la capitale. Des puits devenus vecteurs de maladies. Ainsi, les gabonais sont traités sur leur terre avec leur eau.
Biddoux Mabb