L’ancien Premier Ministre, Raymond Ndong, devrait livrer une adresse à la Nation gabonaise courant cette semaine. Son entourage qui a laissé transpirer l’affaire, ne fait pas mystère de l’imminence de cette déclaration. Signe des temps, l’homme s’est rendu en France dans la première quinzaine du mois en cours.
Depuis sa rupture de ban avec le pouvoir ‘’émergent’’, de nombreux compatriotes brulent de gourmandise à l’idée de voire la langue de l’ancien PM se délier. Toute chose qui serait l’aboutissement logique d’une démarche qui a commencé avec la démission de l’intéressé du bureau politique du parti démocratique gabonais -PDG au pouvoir-, quelques mois après son départ avec fracas de la Primature. Raymond Ndong a poursuivi cette démarche par la publication d’un brûlot qui met en lumière les pesanteurs qui plombent les élans de bonne gouvernance au Gabon. Véritable esquisse de programme politique illustré, tant les réformes urgentes qu’il appelle à mettre en œuvre et qui sont développées dans ce réquisitoire contre le pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, ont tout l’air d’un projet de société avant l’heure. Le contenu alléchant de cette publication, lui vaut la sympathie de bien de maisons de presse, tant au plan national, qu’à l’international. Une communication qui suscite à juste titre des attentes chez de nombreux gabonais épris d’alternance.
La boucle serait donc bouclée cette semaine, si rien ne venait bousculer cet agenda politique en gestation, qui devrait sceller son divorce d’avec le régime d’Ali Bongo, comptable selon ses écrits de l’Etat voyou érigé en mode de gouvernance. C’est donc enfoncer des portes ouvertes que de déclarer que Raymond Ndong propose une autre approche de gouvernance, qui tranche avec le pilote à vue en cours.
Jean Michel Sylvain