Par : Imony Kombile Giowou
Depuis 1968 – date de création du PDG au pouvoir-, des assassinats et agressions politiques ont été perpétrés, sans suite judiciaire. Certaines de ces victimes, faute de révélations d’informations judicaires ouvertes, se retrouvent malheureusement confinées dans les rangs des oubliés de l’histoire relatée par le pouvoir Bongo. De dignes fils du Gabon, dont les noms sont bien heureusement inscrits en lettre d’or au panthéon des combattants de la liberté.
Dans des grandes démocraties comme la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Ghana, l’Afrique du Sud etc, où les valeurs républicaines, de démocratie, de respect des droits de l’Homme et du citoyen sont respectées, l’on accorde une place de choix aux martyrs. Des personnes ou personnalités dont les vies ont été écoutées par la volonté de tyrans, et qui sont par conséquent mortes pour le bien de tous, disons, pour le mieux être de la Nation. Des personnalités qui forcent aujourd’hui l’admiration, pour n’avoir pas rechigné à payer de leur personne, allant même jusqu’à assumer leurs engagements politique et citoyen jusqu’au prix du sang.
Au Gabon, en 47 ans de règne du pouvoir Bongo-PDG, tous les assassinats et agressions politiques restent curieusement sans suite. Crime non élucidé : un jargon vraisemblablement galvaudé dans les milieux judiciaires gabonais. Le 23 mai dernier encore, les autorités gabonaises se refusaient une énième fois à rendre hommage à l’un des dignes fils du pays, lâchement assassiné dans la fièvre de la conférence nationale de 1990, Joseph Rendjambé Issani, pour ne pas le citer. Voilà 25 ans que cet acteur majeur de la vie politique nationale des premières heures du retour au pluralisme politique, a été assassiné à Libreville dans un flou artistique jusqu’alors entretenu. Crime politique à l’instar de biens d’autres toujours couverts du sceau ‘’du secret d’Etat’’, qui révèlent l’absurdité de notre système judiciaire.
Sur la liste non exhaustive de ces iconiques disparus, l’on peut notamment citer Germain Mba, Joseph Ambourouet Avaro, Ndouna- Dépénaud, et Ayatsou, un enseignant d’Université originaire de la province du Haut-Ogooué, tué d’une balle dans la tête en plein midi devant le portail de sa maison à Franceville, après avoir refusé de travailler pour les Bongo et d’entrer au PDG. Bien d’autres noms viennent allonger cette liste, comme Doukakas Nziengui, Mandza, Layigui Alphonse, Léon Ossialy Ongaye, Sima Simost, Beyeme fantomas, Bonbon Ndong Mintsa, Martine Oulabou Mabinga, Sam Mve Ondo, Gaston Félicien Olouna, Pierre-Claver Nzeng, Pierre Mamboundou, et très fraîchement, Mboulou Beka et André Mba Obame.
Plutôt que de verser dans le déni de reconnaissance, l’Etat gagnerait à entretenir la mémoire collective, en accordant dans de nombreux cas de figure des réparations aux veuves et aux enfants de ces disparus. Mais au Gabon « la haine vous poursuit jusque dans la tombe » et frappe vos descendants directs sans discernement.