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Ali Bongo réquisitionne la justice pour museler la presse libre et l’opposition

Ali Bongo réquisitionne la justice pour museler la presse libre et l’opposition

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Après le procès en sorcellerie contre l’hebdomadaire d’analyses et d’enquêtes, l’Aube, pour avoir critiqué le Chef de l’Etat, la justice gabonaise vient d’ouvrir l’une de plus  pitoyables pages de son histoire, en repoussant les records mondiaux de la bêtise et de l’incurie. Une page scellée de politisation à outrance, qui a été honteusement écrite le mercredi 24 juin 2015 au tribunal de première instance de Port-Gentil, dans un procès à la CON  dans lequel un acteur politique de l’opposition, Féfé Onanga, a été envoyé en prison pour avoir, tenez vous bien, promis d’en découvre lors de la présidentielle de 2016 avec son adversaire et allié politique d’Ali Bongo, Ndaot Rembongo, et pour avoir par la suite fait la comparaison qu’entre Ndaot et Jean Ping, c’est politiquement le jour et la nuit. Mot pour mot sans extrapolation, voici les chefs d’accusation qui valent un séjour en prison sous le royaume tropical de sa petite majesté. Parler en ce moment de justice aux ordres ou de justice tombée plus bas que terre, ne serait rien d’autre qu’un euphémisme !

Pour avoir promis d’en finir lors de la présidentielle de 2016 – si l’on y arrive finalement, à l’allure ou font les choses- avec Séraphin Ndaoh Rembongo, président du Parti pour la solidarité sociale et le progrès, PDS, et par ailleurs courtisan d’Ali Bongo, l’opposant Féfé Onanga, membre influent du clan, Jean Ping, a été injustement condamné pour menaces de mort. Et pour avoir fait allusion au fossé politique existant entre Ndaoh et Ping, en utilisant les mots appropriés d’aide à la comparaison qu’entre les deux leaders politiques c’est le jour et la nuit, le revoilà condamné pour injure publique. L’opposant à pris en tout, 60 jours de prison dont 45 avec sursis et 60 mille francs d’amendes. Pitié pour cette justice au rabais, vraisemblablement laissée aux mains d’apprentis sourciers.

A cours d’arguments après un bilan donc l’impéritie crève l’œil, Ali Bongo décide d’user de l’argument de la force pour mater toute forme d’opposition et de contre pouvoir. Après cette éloquente démonstration de justice des puissants dans l’affaire Ministère public et sieur Ndaoh Rembongo contre Féfé Onanga, qui sonne ici le glas de velléités de retour à la pensée unique, le pouvoir Bongo ‘’ émergent’’ vient d’administrer à la face du monde son inaptitude à mener le bateau Gabon dans les eaux paisibles. Si l’ambition non avouée est de semer le poison et de rependre la peur, Ali Bongo et consort, alliés à Ndaoh Rembongo et associés, se mettent assurément le doigt dans l’œil. Nous ne baisserons pas la culotte devant toute forme d’oppression et de répression aveugles, en délaissant la destinée de notre pays aux mains d’un groupuscule de prédateurs de tout acabit aux allures d’empereur, nostalgiques des années Hitler.

Le pluralisme d’opinions, et avec elle, la liberté de pensée, ne sauraient s’effriter au mobile que des chiens de garde seraient lâchés contre les empêcheurs de tourner en rond. C’est fort probable qu’avant, pendant et après la présidentielle de 2016, les opposants à Ali Bongo et à ses sbires se retrouvent tous en prison, puisqu’ils ne cesseront de clamer, si besoin, à haute et intelligible voix, leur détermination à en finir avec un régime pourri, qui ne cesse de tirer le Gabon par le bas. Pendant qu’on y est, ils ne cesseront, et la presse libre avec eux, de parler de jour et de nuit, pour comparer l’amateur politique qu’est Ali Bongo à tout autre dirigeant sérieux sur la planète. C’est dire qu’en voulant faire de Féfé Onanga, un cas école du projet visant à l’encasernement des libertés, Ali Bongo et Ndaoh ont une fois encore fait fausse route !

Paul Davy

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