CHRONIQUE POLITIQUE: L’acte de naissance de la diversion

acte de naissance
Le vrai-faux acte de naissance d’Ali Bongo, au cœur de la polémique

Par : Paul Davy

Face aux velléités manifestes de hold up électoral en gestation avec la bénédiction complice de l’administration française, qui vient visiblement de décider de se porter caution du vrai-faux acte de naissance de sa petite majesté, l’heure est plus que jamais à la mobilisation de toutes les énergies, dans la bataille contre les ‘’ennemis de la République’’.

L’avenir du Gabon, et partant, celui de nos enfants, ne se dessinera qu’à l’aune de notre capacité à prendre à bras le corps le combat d’avant-garde de la responsabilité citoyenne, c’est-à-dire, celui de notre niveau d’implication dans la transparence électorale, avant, pendant et après la prochaine élection présidentielle. Plutôt que de nous auto-flageller moralement au mobile que Paris via Nantes aurait pris fait et cause pour le faux en écriture, sortons de notre torpeur et de notre sensiblerie, en rejetant toute idée reçue visant à laisser aux mains de la seule France, la responsabilité de la trajectoire historique du Gabon.

De façon pratique, à côté des actions judiciaires visant à obtenir l’acte de naissance original d’Alain Bongo supposé en souffrance dans les registres d’état civil français, mobilisons en parallèle nos ressources dans le combat pour la transparence électorale, afin de pouvoir valablement défendre à terme, le respect du verdict des urnes. Ce qui passe notamment par l’appropriation par chacun et par tous du ‘’ je défendrai la constitution et mon vote jusqu’au bout’’. Action citoyenne qui ne commence pas le jour ou la veille du vote, mais qui commerce aujourd’hui et maintenant, en accentuant la pression sur Nantes jusqu’à ce que toute la lumière soit faite. En nous impliquant tous et à tous les niveaux dans la mise en place et la structuration des groupes citoyens de défense du droit vote de notre village, de notre regroupement, de notre quartier, de notre arrondissement et de notre commune. En investissant de notre temps, de nos réflexions et de nos moyens matériel et financier, dans le quadrillage au millimètre près des bureaux de vote dans tout le pays, tout en s’assurant de notre représentativité numérique suffisante et qualitative dans chaque coin du pays. En nous inscrivant massivement sur les listes électorales et en aidant à démasquer les inscriptions frauduleuses par des passages au scanner des listes électorales dans chaque centre d’inscription. En sensibilisant nos enfants, frères, sœurs, parents et voisins de la nécessité de l’implication de tous dans cette bataille de salut national. En décourageants les ‘’ étrangers’’ à s’immiscer dans les affaires internes au Gabon, de peur de s’exposer inutilement à des représailles. En soutenant et en accompagnant les mouvements citoyens (politiques et société civile) dans les actions de plaidoyers auprès de la communauté internationale en vue d’une part, du respect dans toute sa rigueur des dispositions constitutionnelles, et d’autre part, de faire échec aux traditionnels interventionnismes de l’armée française et des barbouzes à la solde du pouvoir, qui ont de tout temps fait le lit au déni de citoyenneté.

Sans prétention aucune de vouloir livrer une liste exhaustive d’outils devant servir de feuille de route, il s’agit là d’une invitation à décupler nos efforts, pour ne point laisser place à l’improvisation dans l’organisation en amont et en aval de la présidentielle à venir, dont la gestion des procès verbaux, bureau de vote par bureau de vote, nécessite une implication sans faille de chaque composante du peuple gabonais, en milieu urbain comme en zone rurale.

L’après vote devrait se traduire par l’astreinte à une auto discipline de pied de grue généralisé sur l’ensemble du pays, jusqu’à ce que la vérité des urnes triomphe.

Une vigilance de tous les instants s’impose face aux agissements de bas étages des professionnels du hold up électoral et de leurs complices d’experts es basses œuvres impérialistes tapis dans l’ombre des archives de Nantes. Ainsi, il reviendra ensuite à Paris de prendre ses responsabilités devant le peuple gabonais et devant l’Histoire, en s’engageant ou non dans un virage papiste, après près de 50 ans de caution à la dictature des Bongo.

Pour notre part, peuple gabonais, avec courage, détermination et sens du sacrifice, honorons notre rendez vous avec les urnes dans les conditions dictées par la loi, notre rendez-vous avec les obligations citoyennes de défense du droit de vote, notre rendez-vous avec l’Histoire et avec le devenir de notre beau pays, car n’avons pas de Patrie de rechange !