Des enseignants en grève simulent les obsèques de la ministre de l’éducation nationale, Ida Reteno Assoumouet

Le cortège funèbre, en direction du cabinet de travail de la ministre de l’éducation nationale, Ida Reteno
Le cortège funèbre, en direction du cabinet de travail de la ministre de l’éducation nationale, Ida Reteno

Compilation de planches en forme de cercueil, croix marquée au feutre noir, Ida Reteno, du nom de la ministre de l’éducation nationale, vacarme occasionné par de semblants de pleurs, improvisation d’attitude de moral en berne, bref, le décor était à une vraie-fausse cérémonie de deuil en hommage à la ‘’regrettée’’ ministre de tutelle. Ambiance funèbre pour exprimer leur mécontentement après plusieurs mois de rétention de leurs bons de caisse, faisant office de salaires.

Le cercueil de fortune en hommage à la ‘regrettée’’ Ida Reteno Assoumouet, posé à l’entrée du ministère de l’éducation nationale
Le cercueil de fortune en hommage à la ‘regrettée’’ Ida Reteno Assoumouet, posé à l’entrée du ministère de l’éducation nationale

« Ici repose Ida Reteno Assonouet » pouvait on notamment lire à l’entrée du ministère de l’éducation nationale durant la journée du mercredi 17 juin, avec comme présence encombrante aux côtés du portail principal, un imposant cercueil sur lequel étaient déposé trois bougies allumées. Comme cerise sur le gâteau, Ida Reteno, dont les obsèques ont vraisemblablement été organisées avant l’heure, a eu droit en sus, à une grossière croix sur laquelle a été accolée son effigie, puis déposée à l’entrée de ses services. Drôle de manière pour les enseignants de lui montrer leur compassion et l’assurance de ‘’leur profond regret’’, en cette  »triste et douloureuse épreuve ».

Plaisanterie de mauvais goût, reçue en plein dans la face par la ministre de l’éducation nationale, qui se montre visiblement débordée dans le traitement de ce dossier.

Au plan financier, outre la délivrance des bons de caisse, sésame donnant accès au salaire, et qui sont injustement retenus depuis plus de trois mois, les enseignants en grève ajoutent au chapelet de leurs revendications, le paiement intégral de la prime d’incitation à la fonction enseignante, Pife, et celle dite d’incitation à la performance,  Pip, comptant pour le 1er et 2eme  trimestres de cette année.

Le cercueil, ici encerclé d’ enseignants ‘’orphelins’’, simulant des pleurs et larmes de douleurs
Le cercueil, ici encerclé d’ enseignants ‘’orphelins’’, simulant des pleurs et larmes de douleurs

Les enseignants en grève, pour la plus part membres de la convention nationale des syndicats du système éducatif, Conasysed, pointent un doigt accusateur en direction de leur ministre, dans les lourdeurs administratives qui les plongent de fait dans les méandres de la précarité sociale. Pour tenter de montrer sa bonne foi, Ida Reteno, aurait dessaisi du dossier son ministre délégué, Calixte Nsiele, en vue de se débarrasser au plus vite de cette ‘’patate chaude’’.

Les enseignants en colère promettent à la ministre de l’éducation nationale, davantage de vertes et de pas mûres, tant que leurs revendications ne trouveront pas gain de cause.

Nedjma le Monde.