mardi, décembre 5, 2023
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EDITORIAL : Peut-on déstabiliser l’UN ?Et le Front…?

Désiré-Ename
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Par : Désiré Ename

Nul ne contestera le rôle clé d’André Mba Obame (AMO) au sein de l’Union nationale (UN). De l’idée de sa naissance à toute la conception qu’il avait de ce parti matérialisée par le respect qu’il avait de toutes ses composantes, ses sympathisants, sa base, ses cadres, sa hiérarchie, il est resté constant.

AMO n’est pas celui qui a exigé, au nom du poids politique qu’ilreprésentait, que ses compagnons de lutte lui vouent une reconnaissance exceptionnelle. Bien au contraire. Au plus fort de sa maladie, c’est lui qui fera le déplacement vers les présidents et vice-présidents de l’UN, au nom de la hiérarchie, du droit d’aînesse et surtout de la discipline du parti. Ce mot discipline échappe malheureusement à de nombreux membres de l’UN ou ceux qui prétendent en être membres.

Un parti n’est pas le lieu de la démocratie par excellence. Un parti est avant toute chose un lieu de discipline où les décisions peuvent être concertées dans différentes instances ou non. Un lieu où des avis peuvent être pris en compte ou non. Car la nécessité politique peut prévaloir dans de nombreux cas. Et cela peut ne pas souffrir d’explications de la part de la hiérarchie. Seulement, au nom de l’intérêt du parti et au nom de la discipline, la voie indiquée par l’instance supérieure d’un parti politique est celle qu’on suit. La discipline en reste le mot clé. Et si AMO a été fort à tout instant de sa lutte, de sa jeunesse au Morena, ses années au sein du PDG, et après dans l’UN, cela ne procède que de son sens de la discipline.

Nous n’en disconviendrons pas, tout le monde a droit à la parole dans un groupe. Toute opinion compte, c’est indubitable. Et d’ailleurs, pour l’équilibre du groupe, il est important que tous, à tous les niveaux,soient entendus. Et que tous, au nom de la discipline, s’expriment librement,à condition que cela se fasse dans le cadre du parti et non en dehors. Car, en dehors, on n’est plus dans le cadre de la discipline et du respect du parti, mais contre lui. Sur ce, la bonne question queles uns et les autres devraient se poser, avant de se lancer dans des croisades anti tel ou tel hiérarque de cette Union nationale, voire vouloir se réclamer d’un « amoïsme », somme toute mal prononcé, est : suis-je dans la discipline du parti dont je me réclame ? C’est cette réponse qui déterminera aussi la capacité des uns et des autres à vouloir tirer sur la corde « héritier d’AMO » ou encore celle tout aussi sensible de l’« amoïsme».

Par ailleurs, que certains se souviennent de leurs actes du vivant d’AMO, en se posant une autre bonne question qui a marqué la vie de cet homme et qui a aussi structuré l’homme politique qu’il était : quel sens ai-je donné au mot fidélité ? Certains diraient que ce n’est pas vis-à-vis des hommes que la fidélité est exigée, mais à la cause que l’on défend. Dans ce cas de figure, on se décide, seul, de s’engager pour la cause à laquelle on croit. Et non pas avec d’autres. Mais du moment où l’on décide de se mettre avec d’autres pour une cause, la fidélité à l’autre ou aux autres s’impose. Voilà pourquoi il est légitime de demander à certains s’ils ont été fidèles à l’homme dont ils citent le nom jusqu’au bout. Parce que lui a été fidèle à tous jusqu’au bout.

Une crise aurait des survivances et menacerait aujourd’hui la cohésion de l’UN. Nous parlons au conditionnel, parce que cela nous paraît tant absurde qu’invraisemblable. De quoi tout cela procède-t-il ? Du manque de discipline. Car, lorsque l’enjeu d’un groupe de personnes se résume à la désignation d’un candidat à une élection partielle, au point de mettre en jeu la cohésion de tout un parti, il y a indiscipline. Mieux, ce jeu cache des desseins inavoués. L’avenir nous le dira.

Dès lors, la base doit s’armer de vigilance. Car elle saura reconnaître le bon grain de l’ivraie. La base composée des militants et des sympathisants de l’UN doit comprendre que le lourd héritage laissé par AMO, certes repose sur les épaules de la hiérarchie de l’UN, mais davantage sur les leurs. Il leur appartient de défendre l’unité au sein de ce parti.

Quant au Front de l’opposition. Le groupe de personnes qui le compose doit se souvenir de ses engagements du 19 juillet 2014. Ces engagements ne reposaient pas prioritairement sur la désignation d’un candidat pour l’élection présidentiellede 2016. Bien qu’une décision ferme entre les signataires, partis politiques et personnalités, sur la candidature unique du Front ait été prise. Les engagements des membres du Frontreposaient globalement sur la libération du Gabon du joug d’un système : le système Bongo Ondimba incarné aujourd’hui par son fils, sa petite majesté Ali Bongo Ondimba. Alors, qui instrumentalise l’opinion sur cette affaire de candidature qui presserait ? L’attention des Gabonais ne doit pas osciller de l’objectif fondamental : éradiquer le systèmeBongo Ondimba. C’est en soignant le mal à la racine qu’on le guérit.

Des élections, les Gabonais en ont eu sous ce système, sans l’alternance voulue par eux. Alors, posons-nous les bonnes questions : à quelle élection sérieuse peut-on allerdans les conditions d’organisation actuelles ? Quelle élection fiable peut-on avoir avec une Cour constitutionnelle aux ordres, une Commission électorale (Cenap) sous contrôle, et un ministère de l’Intérieur devenu un organe du PDG ? Quelle organisation libre aura-t-on avec une armée tribalisée et au service d’un homme ? Il est donc clair qu’aucune élection ne peut se tenir sans que les conditions du respect de la vérité des urnes ne soient mises en place. De ce fait, la question de la désignation d’une candidature au sein du Front ne se pose pas.

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