
Les-tuyaux-troués-des citernes ont desservi les soldats du feu
Un incendie d’une rare violence s’est déclaré dans l’après midi du mardi 9 juin au niveau du marché municipal du quartier Nzeng Ayong à Libreville, faisant de nombreux blessés graves et d’importants dégâts matériels. Le sinistre a par ailleurs mis à nu les limites des soldats du feu, dont le matériel de travail s’est révélé inopérant.
Ce sont les étincelles d’une soudure à l’arc qui sont à l’origine de cet incendie. Le foyer central du feu est l’exposition à l’excès auxdites étincelles des planches et des tôles d’un des magasins du marché, dont la toiture subissait des travaux de réparation.

Outre le fait d’être coutumier de retards, les soldats du feu ont, une fois sur place, fait étalage d’un spectacle ahurissant. Leurs efforts visant à circonscrire les flammes se sont heurtés à la qualité médiocre des tuyaux, truffés de trous visiblement imputables à la vétusté. Un triste constat qui a contribué à plomber leur bonne volonté, sous le regard impuissant de badauds venus en grand nombre pour assister à ce spectacle gratuit.
Au grand étonnement de l’assistance nombreuse, de l’eau des citernes des pompiers a finalement plus servi à mouiller le sol, qu’à éteindre le feu. Comble de cette incongruité, les bouches d’incendie présentes autour du marché n’ont pas contribué à faire œuvre utile, du fait de leur non ravitaillement en eau. Les sapeurs pompiers en ont fait la douloureuse expérience des bouches d’incendie à sec, au plus fort de la confrontation avec les flammes qui tournait visiblement à leur désavantage, faute de matériel de travail de qualité.

Le salut est intervenu après l’entrée en scène de l’unité des pompiers de la garde républicaine, dont les tuyaux en bonne état, ont permis de sereinement venir à bout des flammes. Comme quoi, tous les soldats du feu ne sont pas logés à la même enseigne, que l’on soit du bataillon des sapeurs pompiers, donc du service public, ou de l’unité des sapeurs pompiers de la garde républicaine, dont le siège est dans l’enceinte du palais présidentiel.
D’ici au rendu des résultats de l’enquête en cours, plusieurs personnes s’accordent déjà à estimer les pertes à plusieurs centaines de millions de francs cfa.

Précisons qu’il s’agit là du deuxième incendie en l’espace de deux ans, signalé dans ce marché de Libreville, officiellement livré à la population en 2012.
Claude Mboumba