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PRE-PRESIDENTIELLE 2016 : L’opposition jette deux fers au feu

PRE-PRESIDENTIELLE 2016 : L’opposition jette deux fers au feu
opposition gabonaise jette deux fers au feu
Vue des leaders politiques de l’opposition, en discussion sur les stratégies applicables

Diplomatie offensive en direction des partenaires internationaux et conquête agressive du terrain local par le biais d’un ‘’éclaireur’’’ désigné à la majorité simple ou absolue, deux fronts non antinomiques sur lesquels se lance la famille de l’opposition politique, dans la perspective de la présidentielle de l’année prochaine. Si les offres au niveau de la vitrine ne semblent se rejoindre à première approche, le fond de la boutique reste le même, c’est-à-dire, couper la tête du monstre.

Ne pas confondre trajectoire et objectif, c’est subtilement distillé, l’enseignement que l’on peut tirer des options  politiques critiquables à souhait de l’opposition, mais qui dans le fond, restent percluses de contradictions. Deux approches dont le seul but est de hâter le départ d’Ali Bongo, en affaiblissant conséquemment ce qui lui resterait d’ilots d’acquis, tant au plan national, qu’à l’international. Car au delà des égos et autres pesanteurs socioculturelles qui ne sont pas à occulter, l’opposition a là, l’occasion de maximiser les opportunités envisageables, face à une dictature réfractaire à l’infini au dialogue de la transparence électorale. Deux trajectoires, qui, in finé, participent des efforts visant à bâtir le nouveau Gabon.

L’axe diplomatie offensive, consiste notamment à convaincre les poches de résistance, principalement du côté de la France, ex puissance tutélaire, et de façon générale auprès de la communauté internationale. L’objectif étant de faire la démonstration par la preuve, cinq ans après,  de l’impéritie chronique du fils Bongo, dont le mandat parle contre lui. Toute chose qui devrait motiver l’implication des instances internationales dans la bataille de l’assainissement du processus électoral dans notre pays. Une bataille vieille d’avant, pendant et après les indépendances. Car même la parenthèse du parti unique n’est parvenu à contenir cette exigence. Les expressions chères à certains confrères occidentaux, du genre : un score à la Bongo (98, 57% des suffrages), illustrent à plus d’un titre que même sous le parti unique, et avec pourtant un seul candidat en lice, le candidat naturel, la question de la transparence électorale parvenait à transpirer des garde-fous liberticides de la pensée unique. C’est dire que ce combat légitime et situé certes en amont de la hiérarchie des préalables à un scrutin transparent, ne saurait tout de même nous éloigner de tout autre front complémentaire.

Aujourd’hui et maintenant, ce front complémentaire à pour nom, la marche vers la désignation d’un candidat unique de l’opposition, qui, en temps utile, devra prendre ses responsabilités devant le peuple et devant la Nation. Dans cet intervalle, disons à un an de la prochaine présidentielle, il est impérieux de  prendre langue avec l’opinion nationale, en partageant plus que jamais une privauté avec les gabonais. Cette présence accrue sur le terrain aidera à faire un inventaire certain des attentes du peuple  sur toute l’étendue du territoire national, en vue de la confection d’une offre politique actualisée qui tranche avec les process ‘’émergents’’ conçus dans des salons feutrés, et qui à la pratique, sont aux antipodes des priorités du peuple gabonais. Et ce n’est pas à deux mois de l’échéance que seront compilées ces attentes. Rechercher donc maintenant à donner un nom au futur porte étendard qui aura cette mission de sensibilisation de proximité, n’a fondamentalement rien d’opposé à l’intensification des pressions diplomatiques. Car une absence prolongée sur le terrain dans cette course contre la montre (14 mois), exposerait ces auteurs au risque de se laisser prendre de vitesse, d’ici à l’ouverture des hostilités.

Dans les deux cas de figure, l’urgence est de tourner au plus vite la page des 50 ans des Bongo. Des trajectoires, qui, menées en même temps, permettent d’imbiber les esprits, dans et hors du pays, de la nécessité de poser des fondements d’une république nouvelle. Mieux, elles ont pour dénominateur commun, l’exigence en sus de l’organisation d’un dialogue national sans exclusif, dont l’une des finalités est de repenser le code électoral et avec lui, l’ensemble des institutions impliquées  de l’organisation des élections politiques.

Claude Mboumba

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