Par : Aria Starck
Après un bon moment de silence sournois, le Gabon est a nouveau secoué par la résurgence du phénomène des crimes dits rituels ou crimes de sang. Des pratiques odieuses, qui, avec leur cortège d’enfants kidnappés puis mutilés, participent chez certains à la quête du pouvoir ou reste vraisemblablement source d’enrichissement. Arrêt sur un phénomène qui, étrangement, refait souvent surface durant les phases pré-électorales.
C’est une litanie fortement déconseillée aux âmes sensibles, un long martyrologe dont la presse locale en fait ses choux gras. La chronique d’une barbarie inhumaine qui refait surface au grand désarroi de tous. L’une des dernières illustrations en date remonte au jeudi 05 Juin 2015, au quartier Nkembo à Libreville, avec le corps d’une fillette de 3 ans qui est passé à la boucherie, à la suite d’un éventrement à vif à mettre à l’actif de deux hommes et une femme, qui ont agi en contre partie d’espèces sonnantes et trébuchantes, sans rien dévoiler des commanditaires. Le corps mutilé de la fillette a été découvert, gisant sous le lit de la chambre du voisin, à quelques dizaines de pas de la maison de ses parents. La petite enfant a été sauvée de justesse de la mort, à la suite d’une intervention chirurgicale d’urgence.
Autre acte de barbarie remontant au 23 Mars 2015 au quartier Sibang, dans le 6ème arrondissement de Libreville, citons l’effroyable découverte de quatre enfants dont les âges variaient entre 3 et 6 ans. Tous retrouvés morts dans la malle arrière d’une voiture, et comme par enchantement, tous avaient été vidés de leur sang.
Les crimes rituels et le trafic d’organes humains sont devenus un commerce national attractif et florissant. Tout s’achète et se vend en pièces détachées : coeur, yeux, pénis, clitoris, cerveau, membres, cheveux, ongles, sang, langue… En 2013, la Première Dame, Sylvia Bongo, a participé à une marche populaire contre ces crimes dits rituels, aux cotés de nombreuses associations nationales et personnalités publiques.
Dans des pays où le fétichisme politique cohabite avec de très fortes inégalités sociales, et où la réussite dépend pour de nombreux damnés à leur appartenance au clan ou à la famille au pouvoir reconnue coutumière des pratiques sorcelères pour affermir leurs positions, il n’est pas étonnant que la classe politique soit souvent mise à l’index.
Face à cette montée des périls, de nombreux parents de victimes et autres observateurs de la vie sociale, déplorent avec la dernière énergie, l’impunité dont bénéficient les politiques souvent rattrapés par leurs turpitudes, ou simplement soupçonnés avec insistance d’avoir agi en commanditaire dans tel ou tel autre cas de crimes rituels ou de sang.