CHRONIQUE POLITIQUE : Inoculer la base PDG dans la suite de l’insurrection des cadres

Posté le 14 Juil 2015
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PDG base

Par : Paul Davy

’On ne peut pas dissoudre nos cerveaux et nos cœurs’’. Cette déclaration arrachée à Alexandre Barro Chambrier par un groupe de journalistes l’ayant approché sous le couvert du citoyen lambda, au détour d’une balade dans le centre ville de Libreville, est révélatrice à plus d’un titre de l’opiniâtreté dont s’est drapé l’homme et les troupes engagées avec lui sur le front, anti ‘’profito-situationnistes’’. Un jusqu’au-boutisme  visant à aseptiser la maison Gabon, victime de la gouvernance approximative d’Ali Bongo. Dans un savant dosage de fermeté et de mesure, Alexandre Barro Chambrier n’a pas été avare de liberté de ton: ‘’ On ne peut pas aller à contre courant de l’Histoire et des aspirations profondes du peuple tout le temps’’. Voilà matière à méditer, laissée à l’appréciation chacun.

Constant dans sa démarche et visiblement affranchi des dogmes Pdigistes asservissant à souhait, Barro Chambrier, libre de tout aval préalable de gourou, échange chez lui et hors de son domicile privé avec les composantes de la Nation, sans distinction de couleur politique et d’idéologique. Ces derniers jours, il ne s’est pas fait prier d’écouter les acteurs de la société civile, tant proches du pouvoir que de l’opposition, avec qui des discussions ont notamment tourné autour de l’adhésion d’héritage et modernité, du moins, de ses figures de proue, à la plate forme citoyenne conditionnant la tenue de la prochaine présidentielle à la présentation de gages de transparence acceptés par toutes les parties associées à une concertation d’envergure nationale sur la situation plus que préoccupante du pays.

Conscient que le rapport de force est la seule monnaie d’échange qui vaille en politique, Barro et les siens se refusent à se borner aux simples incantations. C’est pourquoi au delà des envolées tribuniciennes qui ont ouvert la charge contre Ali Bongo et ses protégés, héritage et modernité dont le cœur et la tête des membres ne peuvent être dissouts, axe ses actions sur les consignes subrepticement distillées  dans la base, pour préparer en parallèle la victoire sociologique qui devrait conforter l’actuelle victoire politique. Dans ce travail de terrain, l’expertise des chefs coutumiers, chefs de quartiers et de villages est mise à contribution. L’objectif étant de faire basculer en temps utile, toutes les opinions, et ainsi mettre à minorité les fossoyeurs de la république.

‘’ Nous n’entendons pas céder aux pressions’’ poursuit le regard certes vif, Barro Chambrier, mais dont le facies porte le masque d’une charge émotive très pressente, signe des pressions insoupçonnées auxquelles est soumis le porte voix d’héritage et modernité. Disons que c’est vraisemblablement vers un point de non retour, synonyme de divorce profond d’avec Ali Bongo et ses ‘’émergents’’, que se dirigent sûrement les membres d’héritage et modernité, dont l’acte d’association est désormais formalisé par une liste nominative à laquelle chacun est personnellement convié à émarger à côté de son nom. Engagement d’un cran supérieur, qui dévoile la détermination individuelle et collective  à penser le Gabon autrement.

L’orientation de cette bataille idéologique vers la base, procède du modus operandi visant à accélérer le processus de pourrissement en interne, qui mènerait à la ruine certaine des piédestaux du système Bongo-PDG. Avec une base PDG suffisamment inoculée, les messages éclairés de l’ombre de la vérité peineront dorénavant à trouver preneurs.

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