
Une coalition des petites et moyennes entreprises conduite par Francis jean Jacques Evouna, le président de Confédération du patronat gabonais (CPG), a donné une conférence de presse mercredi 22 juillet dernier à la chambre de commerce de Libreville. Elle réclame à l’Etat, le paiement des 37 milliards de Fcfa au bénéfice des entreprises membres de cette coalition.
37 milliards de Fcfa. C’est le montant de la dette due par l’Etat depuis plusieurs années aux petites et moyennes entreprises (PME) du Gabon. Les PME avaient exécuté des commandes de l’Etat. Beaucoup d’entre-elles ont puisé dans leurs fonds propres pour honorer cette commande. Au bout du compte, l’Etat s’est révélé incapable d’honorer sa contre partie financière. Depuis cette date, ces entreprises éprouvent de graves difficultés financières.
C’est ce qu’elles sont venues rappeler au gouvernement mercredi dernier à la chambre de commerce de Libreville, sous la houlette de Francis Evouna, le président de la Confédération du patronat gabonais (CPG). Avec en prime la menace de descendre dans la rue, si le pouvoir ne payait pas cette dette dans les meilleurs délais.
Les PME gabonaises ne sont malheureusement pas les seuls créanciers qui sont à la suite du Gabon, pour factures impayées depuis de longue date. Cette réputation de mauvais payeur accolée au Gabon, a fini par franchir les frontières. Lors d’un récent colloque organisé par le Mouvement des entreprises de France (Medef) au sénat français, un intervenant a indiqué à l’assistance médusée, « qu’au Gabon on obtient facilement des marchés publics, mais on éprouve le plus grand mal à se faire payer ».
Ali Bongo Ondimba avait donc menti à ses collaborateurs députés lors de la rencontre du 1er juillet 2015, au palais de la présidence de la République.
Affirmant que l’Etat venait d’apurer toutes les instances du trésor. Ce langage technocratique signifie que l’Etat avait payé toutes les factures qui sont parvenues au trésor public avant le 1er juillet 2015.
Voulant prendre à contre-pied Alexandre Barro Chambrier (ABC), qui, lors d’une séance d’interpellation du gouvernement, avait démontré que le gouvernement faisait face à de graves tensions de trésorerie.
La PME locale vient ainsi de donner raison au réquisitoire du Professeur Barro Chambrier. Elle a fait par ailleurs la démonstration que la parole du président de la République du Gabon, n’est pas à prendre au sérieux.
Pourtant Fidèle Otandault, le directeur général du budget (DGB) avait le premier servi ce mensonge. Lors de ses très nombreuses sorties médiatiques, cet ‘’émergent’’ avait pris le risque de donner le chiffre de 500 milliards de Fcfa. Selon lui, l’Etat avait sorti cette enveloppe pour régler la dette intérieure due aux entreprises locales.
Si ces entreprises avaient reçu des paiements même partiels au titre de la dette, sans doute qu’elles n’auraient pas pris le risque de dénoncer publiquement ces manquements.
S’ils ont pris ce risque, c’est que l’Etat n’a pas pensé à eux, malgré « les 500 milliards de Fcfa » supposés décaissés pour régler la dette intérieure.
A moins que cette somme, clamée sortie, ait été victime de déviation de ligne budgétaire à l’actif des «… profito-situationnistes aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause. Un petit groupe à la légitimité politique douteuse, et à la compétence technocratique toujours attendu. ».
Un indicateur qui douche l’enthousiasme de plusieurs PME locales à répondre aux nouveaux appels d’offres lancés ces derniers jours par voie de presse, par le gouvernement.
Jean Michel Sylvain