
Par : Désiré Emane
Au passage, Raymond Ndong Sima (RNS) vient de renvoyer le porte-parole de son maître à ses études. La grenouille qui croyait être aussi grasse qu’une vache. Nous avons publié cette réplique pour montrer la déchéance des valeurs impulsées par sa petite majesté Ali Bongo Ondimba. Prendre du temps à la lire a tout son sens.
Parlant de RNS, nous n’avons pas du tout été étonné de la sortie du SG du PDG, Faustin Boukoubi, d’une part, et du chef de l’Etat via son porte-parole et certains autres, d’autre part, qui n’y ont vu qu’un « opportuniste».C’était une vue malheureusement très courte. Revenons sur son ouvrage« Quel Renouveau pour le Gabon ?», pour dire aux uns et aux autresles évidences qui fondent la démarche de RNS qui, à son tour, donnera toute sa raison d’être à la naissance de « Héritage et Modernité» (H&M) conduit par Alexandre Barro Chambrier (ABC), professeur agrégé d’économie, chez qui, de manière impromptue, les mêmes pourfendeurs ont décelé de l’aigreur. Enfin! Nous y reviendrons.
RNS souligne : « Ma déclaration de politique générale, construite en trois volets, partait du constat simple que la vie en communauté est subordonnée à des règles de vivre-ensemble convenues, impersonnelles, équitables… » C’est fort de cela qu’il y insérait l’idée «d’une consultation nationale destinée à recueillir l’avis des Gabonais sur ce que devait être la réforme de l’Etat». Que visait cette démarche ? Après avoir obtenu les propositions des groupes, « pour remédier aux dysfonctionnements » de l’appareil, « une telle démarche participative visait à faire du diagnostic d’abord puis des solutions envisagées l’affaire de tous les Gabonais».Dès lors, il ne faisait aucun doute qu’ayant été associés auxdites réformes, ils étaient mieux disposés à suivre leur application, en accepter les contours, même difficiles pour eux, étant donné qu’elles étaient revêtues de leur «légitimité».Mais qu’en sera-t-il par la suite ?
La fronde pour amener RNS à démonter sa vision juste viendra du Bord de mer, par l’entremise du directeur de cabinet du chef de l’Etat, Maixent Accrombessi. Arguant que cette idée mettait sa petite majesté dans l’embarras et que, de ce fait, il fallait couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires. Pour cela, le Premier ministre devait renoncer à son initiative. En définitive, ce qui fut recherché ici a été le confort d’un seul homme, au détriment de celui de tout un peuple. A cela s’ajoute la volonté de maintenir les circuits, rendus occultes à dessein, du fonctionnement de l’Etat fondé sur un nouveau concept de prédation sans vergogne qu’une jeune femme, P.M., a qualifié de « système Ali bongoïste ondimbator ». Allusion faite au film « Terminator». Concept qui se résume à tout prendre, tout vider, tout mettre à sac.Voilà comment, dira l’ancien Premier ministre dans son ouvrage, «fut enterré le projet d’une réforme démocratique de l’Etat, pourtant d’une importance capitale».Toute la vérité repose là. Sa petite majesté et son groupe ont porté sur leurs lèvres le mot « réforme » sans jamais avoir ni la capacité, encore moins la volonté de le traduire dans les faits. RNS l’affirmera en substance dans sa lettre de démission du PDG.
ABC, à la tête de « H&M »,n’actionnera pas un levier autre si ce n’est que d’appuyer le diagnosticet toute la démarche de RNS. Autant ce dernier, tout au long de son ouvrage, et d’autres interventions publiques, a tiré la sonnette d’alarme sur l’avenir du Gabon et des Gabonais, autant ABC, à la sortie de « H&M », ne manquera pas non plus de souligner la déchéance de notre vivre-ensemble du fait des coups de boutoir des « phalanges profito-situationnistes » autour de sa petite majesté depuis le début du septennat de leur idole. Sabordant les codes traditionnels. Guidés par l’arrogance et le dénigrement : « On ne fait pas du neuf avec du vieux. »Ces caractéristiques les amènent aujourd’hui, avec de sombres alliés circonstanciels, à l’injure et à la menace à l’endroit de ces deux personnes pour leurs positions on ne peut plus courageuses. Y a-t-ilde l’aigreur à dire la vérité ? Et si aigreur il y a, c’est celle de voir son pays sombrer. Car c’est de cela qu’il est question ici.
Lorsque Faustin Boukoubi intervient du haut de son secrétariat général, non pas pour ramener la sérénité au sein des troupes, mais pour amplifier une Arlésienne qui a servi en d’autres temps, l’on en vient non plus à se poser des questions sur qui sont les tenants du statu quo et de la dérive, mais à les identifier en toute clarté. S’ils ont en commun le même sens à ressasser des formules désuètes, ils partagent également la même capacité à spéculer sur le réel, aux fins d’amener à voir autre chose que les faits du moment. Cela s’appelle la construction du mensonge. Boukoubi et les autres tenants du statu quo veulent montrer et convaincre que la sérénité du groupe PDG est intacte. En somme, ils veulent démonter la VeritasEfectuale,cette vérité effective, immuable, d’un parti aux murs lézardés, déchiré de part en part à cause de l’arrogance de pseudo-amis de sa petite majesté Ali Bongo Ondimba, dont la seule motivation est, comme l’a soulevé ABC, la captation des retombées du budget de l’Etat pour se remplir les bedons.
Cela étant, le message que Boukoubi et l’un des « phalanges profito-situationnistes » n’est nul autre que de rappeler aux Gabonais ce dicton méprisant cher à leur président fondateur : « Le chien aboie, la caravane passe.» Sauf que dans le cas d’espèce, la férocité du chien a ralenti et stoppé la caravane. Dans ce cas de figure, que Faustin Boukoubiet le porte-parole des « phalanges profito-situationnistes », la voix de son maître, comprennent qu’ils ont été mis à nu. Dès lors, qu’ils se préparent à répondre de ce qu’ils ont fait du Gabon à force des’escrimer à l’accrocher au radeau-menteur.
Avoir dénudé le radeau-menteur. La caste de rapaces voraces pour qui l’honneur de la patrie ne compte qu’au prorata du pécule qu’ils en récoltent est désormais sans duvet. C’est l’originalité de Raymond Ndong Sima, puis d’Alexandre Barro Chambrier. A chaque Gabonais de jouer sa partition à présent.