Héritage et Modernité tire au mortier sur des Olibrius de tout acabit

Le Doyen Michel Menga, congratulé par ses compagnons de fronde
Le Doyen Michel Menga, congratulé par ses compagnons de fronde

C’est une pluie d’obus en provenance du quartier général d’Héritage et Modernité qui a atterrit sur les positions d’olibrius de dernière génération, issus de l’écurie des profito-situationistes aux chaussures enfoncées dans la boue tortueuse de l’enrichissement astronomique sans cause. Des tirs au mortier coordonnés par le soldat Barro Chambrier, sous la supervision d’une caste ‘’d’anciens’’, emmenés par le doyen, Michel Menga.

Non à la dictature des illuminés, à l’absence de démocratie en interne au PDG- parti au pouvoir-, à l’inopérationnalité du machin pompeusement appelé plan stratégique Gabon émergent. Bref, les frondeurs n’ont pas mâché les mots pour exprimer une nouvelle fois leur ras-le-bol. Disons que les dégâts occasionnés par les bombes assourdissantes lâchées, ont clairement laissé transparaître l’hypothèse de la mise en route d’un plan B, visant à suppléer le poids mort, Ali Bongo Ondimba, président sans papier, et dont l’ambition d’ être candidat à la présidentielle de l’année prochaine pourrait embraser le pays, si l’on y prend gare ! Un schéma vraisemblablement réaliste, motivé par la seule ambition de sauver le pays et l’héritage de feu Omar Bongo Ondimba avec – le PDG-, des affres de la guerre.

Alexandre Barro Chambrier, droit dans ses bottes de porte voix d’Héritage et Modernité
Alexandre Barro Chambrier, droit dans ses bottes de porte voix d’Héritage et Modernité

Face au risque politique que constitue Ali Bongo, dont la situation d’état civil le disqualifie de la course à la prochaine élection présidentielle, le tout assorti de son opiniâtreté maladive à vouloir piétiner la loi fondamentale, avec le risque d’entraîner le pays au bord du gouffre, les Pdgistes regroupés au sein d’Héritage et Modernité se refusent à être des émules de Ponce Pilate. ‘’ Nous œuvrons pour faire gagner notre Parti. Mais ce n’est pas en faisant semblant de ne pas voir la réalité que nous pourrons gagner ! Les gabonais sont mûrs, ils savent ce qu’il y a dans le fond’’, mettait en garde Alexandre Barro Chambrier, face au risque d’erreur collective qui pourrait démolir, d’un trait, les fondements de l’édifice PDG, avec effets collatéraux sur la stabilité du pays. Le bilan indéfendable des olibrius en fin de règne, est un autre plomb dans l’aile du Parti démocratique gabonais, PDG, en cas de rebelote d’Ali Bongo comme porte-étendard en 2016 : ‘’Après avoir trompé et trahit les gabonais, ils veulent qu’on les laisse continuer leur ‘’mangement’’ tranquille. Mais ils se trompent, car nous ne nous laisserons pas faire sans réagir. Nous ne leur devons rien ! Nous devons tout à Dieu’’, poursuivait dans un ton enflammé le député Chambrier, sous le renfort de décibels de Michel Menga, exhortant, pour sa part, à privilégier l’intérêt supérieur du Gabon, au détriment des appétits égoïstes d’un individu, fusse t-il, fils supposé d’Omar Bongo Ondimba : ‘’ Notre agenda c’est le Gabon. Notre agenda, c’est le peuple gabonais !’’, interpellait-il. Face à la situation de crise généralisée que traverse le pays, Héritage et Modernité se refuse à balayer du revers de main l’idée de dialogue national sans exclusif et sans tabou, relayée par l’opposition et la société civile : ‘’Nous pensons que si les gabonaises et les gabonais se regardent dans les yeux, nous pouvons avancer et chacun peut trouver son compte. Nous le pensons fermement !’’ soulignait Michel Menga.

Une ouverture au dialogue et à l’autre, sur laquelle semble buter la hiérarchie PDG incarnée par le clan d’Ali Bongo, visiblement apeuré par le débat sur les origines du fils supposé d’Omar Bongo, dont la filiation souffre de grossières zones d’ombre. Une attitude de dos rond, déplorée par Héritage et Modernité: ‘’Nous voulons moderniser notre Parti à travers la démocratie interne qui consacre le débat contradictoire, et lutte contre la répression liberticide, la pensée unique, la dérive totalitaire ’’, dixit Barro Chambrier.

S’essayant dans les rôles de devin, Barro Chambrier n’a pas été avare de prophéties : ‘’ Cette dictature des illuminés, zélés serviteurs, indique la fin d’une époque‘’. A bon entendeur !

Paul Davy