Le Gabon hôte des « 13 » savoirs indigènes
Défendre les intérêts traditionnels et transmettre leur savoir aux générations futures, en vue de la résolution des problèmes sociaux et écologiques de l’heure, c’est l’objectif poursuivi par le conseil international des treize grands-mères indigènes, réunies en assemblée à Libreville, depuis le mardi 21 juillet en cours. Après avoir parcouru au total douze pays, le tour est revenu au Gabon d’accueillir le treizième rassemblement du conseil.
C’est à la faveur d’une conférence de presse, tenue dans les locaux de la radio télévision gabonaise, que le conseil international des treize grands-mères indigènes, s’est entretenu avec la presse, sur les réelles motivations de ce conseil en terre africaine et en particulier gabonaise. Faisant la genèse de cette entité, madame Rose Bernadette Rebiénot, appelée encore « maîtresse » pour les initiés du savoir indigène, a précisé que c’est à la suite de nombreuses révélations sur la souffrance de la terre, entre autres sur l’écologie et les zones indigènes qui sont agressées par la course effrénée au développement, que ce conseil a vu le jour en 2004 à New York.
Fortes de cette alerte, les treize grands-mères, issues d’horizons divers, ont décidé d’une seule voix de guérir la terre en priant et en œuvrant pour un futur meilleur du monde physique et spirituel. « En tant que racine de l’humanité, grands-mères des éléments de la nature et de la guérison, unies d’un amour commun, transmettons notre humble connaissance jusqu’à la septième génération ». Pour sa part, le docteur Issembé, ethnopharmacologue, a salué fortement l’ambition du conseil des grands-mères, en ce qu’il est important de concilier voire intégrer le savoir traditionnel dans la médecine conventionnelle. « Il se trouve que plusieurs de nos médicaments ont, pour la plupart, des plantes comme ingrédients, d’où la nécessité de faire grande place au savoir indigène (…). Dans le cas des maladies dites orphelines, qui ne trouvent pas la guérison dans la médecine conventionnelle, le savoir traditionnel intervient». Avant de souhaiter que les organismes internationaux réfléchissent sur une perspective de collaboration fructueuse, en pensant à un musée des grands-mères.
Trois jours durant, les treize grands-mères vont séjourner dans le village Oyenano (qui signifie retrouvailles), dans « un petit coin perdu de Libreville, tout en étant à Libreville » a susurré, ironiquement, la présidente Rose Bernadette Rebiénot, pour une visite guidée du labyrinthe des lumières Saint Jacques. Site qui devra servir de lieu de recueillement, de prière et surtout où elles solliciteront des grâces. Deux thèmes essentiels autour de la femme, du fait de sa responsabilité et du rôle qu’elle joue, seront abordés au cours de ce rassemblement à savoir : femmes, spiritualité, environnement pour le premier thème. Le second s’articulera sur la femme d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Rappelons à toutes fins utiles, que madame Rose Bernadette Rebiénot est la seule africaine qui siège au conseil des treize grandes-mères indigènes depuis sa création.
Nedjma le Monde.