

De retour des Etats Unis où il a participé aux côtés d’une dizaine de ses pairs de l’opposition à un forum sur le leadership et la démocratie, à l’invitation du Département d’Etat américain, Pierre Claver Maganga Moussavou a mis à contribution la restitution de son séjour, pour rentrer de plain-pied dans les maux à l’origine du recul démocratique au Gabon. Retard criard dont le principal facteur de blocage a pour nom : ‘’la Dynastie républicaine’’ Bongo-PDG.
Tel un personnage ayant subi un lavage de cerveau, Pierre Claver Maganga Moussavou a soudainement retrouvé sa verve d’antan, s’invitant sans crier gare dans le débat sur les origines d’Ali Bongo, après avoir jusqu’à un passé récent observé une sorte de réserve.’’ Maintenant je suis cabri mort, je ne conteste pas le fait qu’Ali Bongo soit gabonais, mais comme il n’est pas capable de nous prouver sa filiation avec Omar Bongo et Joséphine Kama, il reste de fait frappé par l’article 10 de la constitution qui interdit à tout gabonais d’adoption d’être candidat à la présidence de la république. Ce, bien qu’il y ait forclusion pour son mandat actuel. Nos amis qui nous soutiennent, nous demandent d’employer les moyens pacifiques pour l’y contraindre, sans avoir recours à la violence’’. Avant de poursuivre ‘’ Je suis informé d’un certain nombre de détails sur la situation de son état civil, et les velléités de Nantes de lui donner un coup de pouce, n’y changerons rien’’.
Sur un tout autre plan, Maganga Moussavou est revenu sur l’urgence de la convocation des assises nationales qui reuniront la société civile et les partis politiques, en vue de redresser la trajectoire déviante du pays. Rencontre dont l’un des axes majeurs portera sur les conditions de transparence aux prochaines élections politiques.

‘’ Notre rencontre avec les gabonais se réclamant politiquement responsables et vivant aux Etats Unis, a été d’un grand apport. Ces derniers restent formels sur la prééminence la transparence électorale sur l’organisation de la prochaine présidentielle. Pour eux, l’heure n’est donc pas au débat sur la désignation des candidats, mais plutôt à celui des conditions d’organisation d’un scrutin libre et transparent’’, déclarait visiblement d’avis, le président du Parti social démocrate, PSD.
‘’Et si Ali Bongo n’organise pas ces assises nationales d’ici le 17 août, nous allons alors engager des actions de désobéissance civile visant à rendre le pays ingouvernable. Parmi les pistes envisageables, le refoulement sur Libreville des gouverneurs et des préfets en poste à l’intérieur du pays, jusqu’à ce qu’Ali Bongo revisite sa copie’’. S’expliquait dans un ton ferme, Maganga Moussavou, qui s’est dit prêt à aller jusqu’au bout : ‘’ Je suis prêt à me sacrifier, car il faut bien mourir pour quelque chose’’.
Paul Davy