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Opiangah en meeting à la prison centrale de Libreville

Opiangah en meeting à la  prison centrale de Libreville

Opiangah

Hervé Patrick Opiangah, le président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale, Udis, a tenu un meeting dernièrement, au lieu appelé grande salle, au sein de la maison de détention de Libreville. «Une fois que vous serez en liberté, je vous exhorte de voter Ali Bongo Ondimba pour l’élection présidentielle de 2016 (…)». Ceci a été, en substrat, l’adresse du visiteur aux pensionnaires.

Tout se serait passé dans la plus grande discrétion. La source est restée formelle à ce sujet. Avant son speech aux détenus, cet homme de main d’Ali Bongo aurait passé au moins, deux heures dans le bureau du directeur de la prison, Jean Pierre Ndjaminongo. Et ce n’est que bien plus tard que le président de l’Udis a tenu sa rencontre avec certains détenus. La coordination de l’évènement était assurée par un bagnard copté pour la circonstance, Jean Pierre Tabet, qui est à sa 13 ème année de tôle, sur les 20 ans dont il est frappé. Un co-détenu d’Opiangah, du temps de son passage par la case Prison centrale de Libreville.

Hervé Patrick Opiangah, après avoir prononcé son speech, a distribué aux présents, de sources concordantes, un lot de 550 Tee-shirts à l’effigie de son fantomatique parti politique, l’Udis. La présence en masse de ces habits dans cet univers carcéral, est révélatrice de ce passage.

D’après une source proche de la défense des droits des prisonniers, la prison étant un milieu où sont sensés régner la discipline et l’ordre, il n’est pas bon d’y mener des activités à caractère politique. Cependant, en cas de vote, les prisonniers doivent être édifiés sur les projets de tel ou tel autre acteur, en vue de bien orienter le sens de leur vote.

Dès lors, l’on ne peut que se demander si cette manifestation a été autorisée ? Et si oui, par qui ? Autant d’interrogations qui turlupinent les esprits.

Selon certaines indiscrétions, le meeting n’était qu’un prétexte. En effet, il était en réalité question d’exfiltrer certains bagnards aux fins de réaliser des missions à l’extérieur, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016. Une source des cercles circonscrits de la garde pénitentiaire a soutenu cette éventualité. Tant les exfiltrations de prisonniers à la demande des hautes personnalités sont légion.

Pour corroborer la thèse de l’exfiltration, une autre source a révélé une vieille affaire remontant de quelques mois avant la mise sur pied de la défunte Vigile service – ancienne société de gardiennage d’Opiangah, soupçonnée en son temps d’être un refuge de miliciens-. Des jeunes qui étaient pressentis faire partie des effectifs, alors isolés du côté du quartier Razel, dans la commune d’Owendo, au sud de Libreville, avaient été transportés manu militari à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) pour y affronter les forces de l’ordre qui dispersaient des manifestants.

Durant cette confrontation, plusieurs agents de Vigile service avaient été interpellés et présentés au journal télévisé de la première chaine nationale. Coup de théâtre, dans la même nuit, un émissaire de la présidence de la République avait été envoyé au commissariat de Nkembo où ces derniers étaient en garde à vue. Un personnage bien connu et proche du Chef de l’Etat aurait été aperçu dans le véhicule. Après un entretien avec le commissaire de police, ils s’étaient retirés. Conséquence de cette médiation occulte, les mis en cause avaient été exfiltrés du commissariat de police nuitamment.

Henri Gauthier

 

 

 

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