POLITIQUE : Raymond Ndong Sima démissionne du PDG avec armes et bagages
Depuis le 30 juin dernier, le deuxième Premier Ministre d’Ali Bongo, du 27 février au 21 janvier 2014, Raymond Ndong Sima, a fait ses adieux au parti démocratique gabonais, le PDG au pouvoir. Une lettre dans ce sens a été remise en main propre au secrétaire général du parti, Faustin Boukoubi.
‘’Au terme d’une longue réflexion, j’ai pris la décision de démissionner du Parti Démocratique Gabonais. Je l’ai notifié le 30 juin dernier au Secrétaire Général du Parti qui m’avait longuement reçu une semaine plus tôt. La critique formulée par le courant Héritage et Modernité reprend en tous points, en des termes plus directs, plus incisifs, l’analyse que j’ai faite dans mon livre « Quel renouveau pour le Gabon »’’. S’est ainsi exprimé sur sa page Facebook cet ancien Vice président du parti au pouvoir, du moins le temps de son passage à la Primature. Raymond Ndong Sima, en rupture de ban avec le régime Bongo fils et en congé du parti depuis son départ avec fracas du poste de Premier Ministre, entend je cite : ‘’rompre avec le passé et envisager une nouvelle trajectoire’’.
Dans cet intervalle de prise de distance, il a notamment pondu un livre aux allures de bible de gouvernance pour le Gabon, dans lequel il clou au pilori la gouvernance du clan d’Ali Bongo, qui tranche, selon ses écrits de témoin de l’histoire, avec les principes conventionnels de gestion de la chose publique.
Cette démission pourrait ouvrir un nouveau cycle de départs en cascade du parti au pouvoir. Une maison gagnée ces derniers jours par des fissures béantes, qui présagent des lendemains qui déchantent.
Le moral dans les chaussettes en raison des soubresauts qui ébranlent les fondements de la maison PDG, Ali Bongo, son président, affublé du titre ronflant de ‘’Distingué Camarade’’, a convoqué une réunion d’urgence le vendredi 3 juillet d’après, avec le secret espoir de colmater les brèches. Mais rien ou presque n’a été prise comme décision majeure, hormis des déclarations de principe visant à booster l’unité du groupe. A cette heure avancée de la déconfiture, l’autorité semble bien avoir foutu le camp. ‘’On ne menace pas le Chef de l’Etat’’ dixit Ali Bongo. Signe du déni prononcé d’autorité dont est victime le Distingué Camarade du parti !
Paul Davy
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