
Privée de son quotidien «Gabon Matin», depuis 11 mois, l’Agence gabonaise de presse, AGP, révèle sur son site d’informations le retour dans les kiosques de ce quotidien de service public. « Onze mois après, le journal affiche un nouveau visage et de nouvelles ambitions dans un paysage médiatique qui ne compte que deux quotidiens. Avec une nouvelle charte graphique qui offre une plus grande visibilité à l’information provinciale, Gabon Matin ambitionne d’être, dès la prochaine parution, le pionnier de la ‘’provincialisation’’ de l’information. La rédaction et l’administration sont à pied d’œuvre depuis quelques jours à collecter des informations aussi diversifiées qu’utiles, dans l’optique de satisfaire le plus grand nombre de lecteurs, lesquels doivent désormais s’attendre à des articles recherchés, en provenance de toutes les régions du pays ; ainsi qu’à des faits divers croustillants », pouvait-on lire.
Rien ne laissait présager le retour de ce quotidien gabonais d’informations générales dans les kiosques. Celui-ci avait disparu du marché le 19 septembre 2014, en raison d’un lourd endettement auprès de son éditeur, Multipress, et de la baisse de la subvention que lui accorde de l’Etat, à en croire l’Agence Gabonaise de Presse. Une ardoise qui s’élevait à plus de 200 millions de francs CFA. Ce qui a eu pour conséquences la mise au chômage technique des agents, assortie de plusieurs mois d’arriérés de salaires. Pourtant de 2010 à 2013, l’Agence Gabonaise de Presse avait un budget cumulé de 1,75 milliard de francs CFA, dont 654 millions versés à l’imprimerie.
Tiré à 10.000 exemplaires par jour et bénéficiant d’une subvention publique de 650 millions de francs par an, «Gabon Matin» ne mettra, à chaque parution, que la moitié des exemplaires sur le marché. Un manège qui a résisté aux écueils 3 ans durant. De plus, des voix s’élevaient pour dénoncer l’opacité de gestion des recettes publicitaires. Signalons dans le même ordre d’idée qu’aucune mesure n’a été annoncée à l’encontre d’éventuels auteurs de malversations financières.
Imony Kombile Giowou