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AFFAIRE ACCROMBESSI : Le gouvernement gabonais réduit à une condamnation de principe

AFFAIRE ACCROMBESSI : Le gouvernement gabonais réduit à une condamnation de principe
Accrombassi garde à vue
Maixent Accrombessi, gardé à vue à Paris

Aphone dans la fièvre de l’interpellation à Paris du directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, le lundi 3 août dernier, sur fond de corruption et de blanchiment, le gouvernement gabonais est sorti de sa torpeur le soir du retour au pays du mis en cause, le mercredi 5 août, en se fondant d’un communiqué de presse déplorant cet incident diplomatique.

Pour tenter de jouer à faire peur, faute d’arguments béton, le gouvernement gabonais s’est efforcé de se montrer solidaire du directeur de cabinet d’Ali Bongo, sans oser le moindre du monde, remettre en cause les chefs d’accusation qui pèsent sur lui, et qui ont été à l’origine de sa garde à vue à Paris, à la suite de son interpellation à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle par des éléments de la police judiciaire française. Corruption d’agent public étranger et blanchiment sont les chefs d’accusation à l’origine de ce qui aurait pu virer à la brouille diplomatique.

De sources concordantes, Accrombessi est resté muet comme une carpe, se refusant à s’expliquer sur des virements jugés problématiques par la justice française, dans lesquels il est impliqué soit directement, soit par personne interposée. Selon la justice française, un homme d’affaires proche d’Accrombessi- certains y voient Seydou Kane- est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin de plus de 300 000 euros sur un contrat de 7 millions d’euros d’uniformes militaires et divers équipements, décroché par une société française.

Sur un tout autre front judiciaire, Accrombessi est malmené par la justice française pour des pots-de-vin de l’ordre de deux millions d’euros, perçus par l’une des ses sociétés basées à Cotonou au Bénin, son pays d’origine.

C’est fortement éprouvé et mentalement diminué que Maixent Accrombessi est finalement rentré au Gabon, dans l’après-midi du mercredi 5 août, à l’issue de sa garde à vue. Dénouement qui est intervenu après la transmission par les autorités gabonaises d’un ordre de mission justifiant de son déplacement officiel en terre française. Document que Maixent Accrombessi n’a vraisemblablement pas été capable de présenter au moment de son interpellation.

Voici matière à « dégonfler » le tout puissant chef de la « légion étrangère », dont l’autoritarisme et les aptitudes de prestidigitateur en sortent écornées. Notons que la garde à vue d’Accrombessi à Paris a globalement été saluée par les gabonais, meurtris par la gestion calamiteuse du pays par le clan émergent, dont Maixent Accrombessi est un acteur de premier plan.

Paul Davy

 

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