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Chef de quartier, une fonction ingrate

Chef de quartier, une fonction ingrate
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Comme ici, de nombreuses maisons privées sont muées en lieu de travail ‘ » du chef », parfois sans attributs de pouvoir pouvant renseigner les usagers (drapeau, etc..)

Etre Chef de quartier n’est pas une sinécure. Le détenteur de ces prérogatives qui s’exercent au plus près des populations est, en fait, le premier interlocuteur des habitants du quartier. Le métier de chef de quartier, bien que noble dans le fond, se retrouve à la pratique, quelque peu galvaudé. Beaucoup s’accordent à dire que la fonction colle mieux aux personnes invitées à faire valoir leurs droits à la retraite. En d’autres termes, aux personnes d’un âge avancé. Mais en fait, quelles sont les attributions de cet auxiliaire du pouvoir administratif ?

Représentant de l’administration centrale, le chef de quartier est l’interface du pouvoir administratif dont il tire une reconnaissance officielle. Il est perçu par les populations comme un chef coutumier.

Médiateur dans les conflits familiaux par la procédure de négociation, il règle à l’amiable les conflits locaux (familial, professionnel, de voisinage et foncier notamment) dans le rayon administratif placé sous sa responsabilité. Des attributs qui font de lui un conseiller voire un auxiliaire de justice, le cas échéant. En réglant les différends, il parvient à désengorger les services de la police et du tribunal.

Pour M. Abessolo, chef de quartier de derrière l’Ecole Normale, un quartier du 1er arrondissement de Libreville, le chef de quartier n’est pas respecté par les autorités. En effet, en dehors de la modeste somme qu’il touche chaque mois et de son uniforme, il ne bénéficie d’aucune autre attention. Or, les responsabilités liées à cette fonction sont grandes et dépassent le plus souvent les limites autorisées.

Abessolo est en fonction depuis deux ans. Comme tous ses confrères, il exerce ses fonctions à son domicile privé, que l’on distingue à peine d’une administration publique consacrée à la fonction : pas de drapeau, ni même une pancarte indicative. Ce qu’il fustige d’ailleurs.

Compte tenu des services qu’ils rendent au quotidien, au nom de l’Etat, les gouvernants auraient intérêt à accorder aux chefs de quartier un-peu plus d’attention, afin qu’ils soient davantage respectés et qu’au final, leur fonction retrouve du lustre. Après tout, le chef de quartier est la première autorité à petite échelle, avant le maire et le ministère de l’intérieur.

Imony Kombile Giowou

 

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