
Par : Paul Davy
Le plan stratégique Gabon émergent, est une abondante littérature qui ne pèse pas un clou. Et qui mieux que le ministre gabonais de la santé, Jean Pierre Oyiba, qui voue sa fidélité à Ali Bongo, pour le faire comprendre aux populations de Franceville, la capitale provinciale du Haut Ogooué, dont il est le député. A la faveur d’une cérémonie en différé de la fête des mères organisée récemment au stade de Franceville, le député le coin lâcha : « Ali Bongo a conçu est projet de développement du pays, qu’il a matérialisé à travers le plan stratégique Gabon émergent, PSGE ». Belle instruction politique, qui rappelle à qui veut l’entendre que le PSGE n’est nullement matérialisé par des actes, mais par une littérature féconde en bonnes intentions. Et Dieu seul sait combien ils sont nombreux à verser dans ce mimétisme inintelligent, visant à pérorer en longueur de journée l’abréviation PSGE, qu’ils sont parvenus à réduire de fait en rengaine. Une manière de faire qui semble incommoder Michel Menga, Pdgiste –membre du PDG au pouvoir- convaincu et membre influent du mouvement Héritage et Modernité, qui lors de sa sortie au quartier Awendje à Libreville, dénonçait l’insincérité des ‘’camarades’’ du Parti : ‘’Au lieu d’aller le réciter dans les quartiers, le PSGE gagnerait à être matérialisé par des actes qui puissent impacter positivement le quotidien des gabonais’’. Venu en renfort du soldat Menga, Alexandre Barro Chambrier a dénoncé les excès de pouvoir et l’arrogance ‘’émergente’’ mal dissimulés derrière le PSGE, qui sèment la souffrance, la tristesse et le désespoir parmi de paisibles citoyens. Sonnant le tocsin, Alexandre Barro Chambrier déclarait à l’occasion, je cite : ‘’La démagogie ne sert à rien. Les mensonges ne produisent rien. Pas plus que la communication pour la communication qui ne trompe pas longtemps. Tôt ou tard, les réalités rattrapent les démagogues.( ……) La réalité sont les gabonais qui sont fatigués d’être fatigués, et qui ont soif de vérité de lumière’’ fin de citation.
La vacuité du PSGE à l’épreuve de l’exercice du pouvoir, 7 ans après le hold up électoral d’Ali Bongo, accable davantage les ‘’émergents’’ dont le projet politique flatteur, est truffé de trous. La déliquescence du tissu socio économique, avec une école en panne, des hôpitaux malades, un taux de chômage aux proportions inquiétantes, des marchés publics aux mains de la minorité au pouvoir, une justice aux ordres, et un habitant des plus inconfortable en dépit des promesses électoralistes ronflantes – 5 000 logements sociaux par an-, en dit long. Malgré ses attraits bon marché, le PSGE qui surfe sur les attentes légitimes des populations, sans en apporter de solutions, n’est qu’un grossier mensonge conçu sur du fil blanc.
Comme quoi, il ne suffit pas de mettre en vers ses bonnes intentions pour faire un bon poème, nous rappelait l’autre.