De jeunes instrumentalisés au secours du ‘’soldat’’ Accrombessi

manifestants

L’ambassade de France à Libreville a été le théâtre le mardi 4 août dernier d’une manifestation de jeunes à la solde du pouvoir. Ces derniers scandaient des slogans hostiles à Paris, au lendemain de l’interpellation en France du directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, pour « corruption d’agent public étranger et blanchiment ».

« Libérez Accrombessi…le Gabon est un Etat souverain », « Non à l’ingérence dans la gestion du Gabon…les gabonais sont en colère ! ». C’est ce qu’on pouvait lire sur les banderoles que brandissaient ce groupuscule, avec à leur tête de douteux personnages dont Serge William Akassaga, ancien maire, auteur du faux acte de naissance d’Ali Bongo, Hervé Ndong Nguema, président de la nébuleuse Ong Convergences, chapeautée par Maixent Accrombessi lui-même, aux côtés desquels l’on apercevait la silhouette d’un griot du régime émergent, Frédéric Ntera Etoua.

Une poignée de manifestants, dont l’action a été très vite dispersée par l’armée française. De source sure, les jeunes agitateurs du jour ont été enrôlés en contre partie de 5ooo Francs Cfa la tête, pour grossir les figurants.

La genèse de l’interpellation de Maixent Accrombessi remonte à 2007, lorsque Tracfin, la cellule du Ministère français des finances chargée de la lutte contre la corruption, émet un signalement sur un contrat de marché public passé l’année d’avant, entre l’Etat gabonais et l’entreprise française Track. Basée en région parisienne, Track est spécialisée dans la fabrication des uniformes militaires. Le contrat amendé entre les deux parties s’élevait à plus de 7 milliards d’euros. Affaire vraisemblablement scellée sur fond de pots-de-vin.

Cet homme orchestre du controversé régime émergent, responsable présumé de nombreux crimes économiques depuis le hold-up électoral d’Ali Bongo en 2009, a été interpellé à l’aéroport de Roissy le lundi 3 août dernier, puis placé en garde à vue, alors qu’il s’apprêtait à regagner Libreville.

Ce n’est finalement que le mercredi 5 août qu’il a pu rallier Libreville, quelques heures après la fin de sa garde à vue.

Nedjma le Monde