mercredi, décembre 6, 2023
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Ecailleur de poisson, à la jonction de la débrouillardise et du métier

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Ecailler du poisson au bord du fleuve Ogooué, du côté de la commune de Lambaréné, dans la partie centre du Gabon, est l’une des  activités les plus prisées par les jeunes, particulièrement en cette période de vacances scolaire. Le critère âge, ethnie ou statut social, n’y ont aucune d’incidence.  Seule compte, la force de travail et de caractère, alliée à la détermination. Lambaréné, chef lieu de la province du Moyen Ogooué, est reconnu sur le plan international pour son historique Hôpital Schweitzer, qui porte le nom d’une icône du monde de la Science. Au plan local, cette cité  »balnéaire » est réputée pour ses ressources halieutiques, à l’instar de sa délicieuse carpe.

A plein ou à mi-temps, l’activité permet au  »travailleur » de se mettre à l’abri du besoin enlui offrant une autonomie financière, bien qu’à marge de manouvre réduire Dans tous les cas, les jeunes se retrouvent dès 8h au marché Isaac, notamment, pour débuter une journée de dur labeur. «  Pour certains d’entre nous, dès que sonnent les vacances, nous mettons ce temps à profit  pour alléger nos parents dans les frais du trousseau scolaire ». Occupant un site fixe, aménagé à leur aise, ces débrouillards attendent sur le pied de guerre, l’arrivée des pirogues de pécheurs remplies de poissons pour se faire du chiffre. Avec l’abondance du poisson dans la localité, le prix du kilogramme de carpe peut parfois tomber jusqu’à 500 franc cfa, au lieu de 1 500 en d’autres lieux. Des  prix  défiant toute concurrence, et qui attirent une clientèle diverse, venue des quatre coins du pays.

Les revenus journaliers oscillent en fonction au gré du marché «  On écaille tout genre de poisson. Nous faisons l’unité à 200 f Cfa(…). On n’a pas de  recette fixe, cela dépend de la force physique de chacun de nous ». Les commerçants grossistes achètent du poisson en quantité. Puis, selon ce qu’ils veulent en faire plus tard, le poisson passe d’abord par les écailleurs. « On propose un écaillage en salé, en prêt à cuir ou encore en rondelle, c’est selon le client ». Et comme un art à part entière,  les écailleurs en donnant aux clients la latitude de choisir le modèle d’écaillage  qui leur sied, en ont fait un style de vie, mieux un métier honorable.

Pour l’opinion, c’est une activité qui devrait être encouragée et encadrée par la municipalité de Lambaréné. Avec beaucoup de volonté de la part des autorités, cette activité devrait  pouvoir générer des emplois mieux structurés. Malheureusement pour ces jeunes qui sont très souvent présentés par certains médias comme des désœuvrés, des laissés  pour compte « toutes les fois que les  médias viennent solliciter des informations sur notre travail, lorsqu’il publie l’article sur nous, c’est pour nous présenter comme des ratés de la vie » déplorent certains d’entre eux.

Comment veut-on susciter le leadership chez ces jeunes gabonais, si déjà on méprise ce qu’ils font ?

Nedjma le Monde.  

 

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