ELECTIONS PARTIELLES : la cour constitutionnelle fait un break au tripatouillage électoral
Ancré dans l’ADN du système Bongo-PDG dont la cour constitutionnelle actuelle fait partie des leviers de déni de démocratie, l’institution aux allures de propriété de Marie Madeleine Mborantso a curieusement décidé de tordre momentanément le bras à une tradition de hold-up électoral, lors du délibéré de l’élections législative et des sénatoriales partielles du 8 août dernier.
Au nom de la cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantso, sa présidente inamovible, a scellé la victoire du candidat de l’Union nationale à l’élection législative partielle dans le siège unique de Bitam, Patrick Karim Eyogho Edzang, vainqueur du candidat du parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, Pastor Ngoua N’neme, et de l’indépendant Jean Michel Edou Sima. Les scores donnés par la commission électorale nationale autonome et permanente, Cenap, et confirmés par le ministère de l’intérieur, n’ont souffert de fraudes post-scrutin. Ainsi, Patrick Karim Eyogho Edzang a obtenu 47,98% des voix, contre 43,51% et 08,51 % respectivement à Pastor Ngoua N’neme et à Jean Michel Edou Sima.
Même son de cloche pour les résultats des élections sénatoriales partielles dans les communes de Medouneu et de Lebamba, où les vainqueurs des urnes, Flavien Nziengui Nzoundou, candidat PDG élu sénateur de la commune de Lebamba avec 65% des suffrages, et Ndong Nkoghe, candidat indépendant, élu sénateur de la commune de Medouneu avec 51, 43% des suffrages, n’ont pas eu à rougir.
Un break qui ne blanchit pourtant pas la cour constitutionnelle de ses pratiques antidémocratiques devenues légion, et qui ne saurait soudainement l’orner de vernis de crédibilité dans le débat national en cours, visant à la mise à plat des institutions, dans le cadre de la marche du pays vers la refondation de l’Etat.
Paul Davy