
Une enquête révèle qu’au lendemain de l’indépendance, l’Etat ne lésinait pas sur les moyens pour mettre les futurs cadres dans les conditions d’apprentissage convenables. C’est ainsi que le gros lot de personnes formées à cette époque était issue de familles «modestes». Tout le contraire de ce qui est vécu pour l’étudiant d’aujourd’hui.
Les déboires connus par les générations actuelles tranchent avec l’environnement d’études partagé par leurs devancières. L’étudiant gabonais ne bénéficiant de soutien aujourd’hui ne peut nullement s’autoriser à prétendre à des études supérieures sereines.
Signe des temps, le retour des étudiants sur le campus de l’Université Omar Bongo à Libreville, vidé de ses occupants depuis huit mois en raison des violences enregistrées en son sein place, reste hypothétique. En janvier 2015, lorsque les étudiants ont vidé les lieux, des travaux de réfection avaient été annoncés. Mais, depuis lors, la situation de chantier à ciel ouvert reste à l’état, en dépit des campagnes de communication lancées en grande pompe. Du côté de l’administration rectorale, aucune réponse n’est donnée au sujet du retour prochain des étudiants sur le campus.
Et que dire du restaurant-U? Si ce n’est qu’il est tout aussi fermé à double tour. « Sa ‘’Sodexisation’’ n’a pas été à la hauteur de nos attentes. C’est suite à un mouvement d’humeur qu’il a été fermé », a confié un étudiant. L’arrivée dans cette jungle du savoir n’est pas de tout repos pour les nouveaux bacheliers.
Dans un environnement désormais gangrené par des grèves à répétition et un cadre d’études impropre à l’éclosion des intelligences, nombreux sont ceux qui redoutent de l’avenir des jeunes apprenants qui semblent comme livrés à un « pays » sans foi, ni loi.
Henri Gauthier