Le Front uni de l’opposition oppose l’exigence d’inventaire de l’héritage des Bongo

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Jean de Dieu Mouckagni Iwangou, président du Front uni de l’opposition pour l’alternance

Réagissant au discours du chef de l’Etat à la nation du 17 août dernier, le président du Front uni de l’opposition pour l’alternance, Jean de Dieu Mouckagni Iwangou, a exigé, le 20 du mois courant, le bénéfice d’inventaire de l’héritage des Bongo.

C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée au quartier Glass à Libreville, que Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président en exercice du Front est intervenu : « L’héritage familial dont les actifs ont été fortement alimentés, soit par des acquisitions engrangées en violation de la Constitution de la République Gabonaise au moyen des délits d’initiés, de conflits d’intérêts et des actes de concussion de toutes sortes, soit par la nébuleuse Delta Synergie « 

« le Front qui entend prendre toutes ses responsabilités devant l’histoire » renforçait le président Mouckagni « exige un bénéfice d’inventaire, afin de rétrocéder aux héritiers leur juste héritage qu’il leur appartiendra de disposer ainsi qu’il leur plaira, et de retourner au trésor et au domaine public tous les revenus et biens indûment pris et acquis contre la nation ».

Pour le Front uni de l’opposition qui était réuni dans le cadre de sa conférence des présidents, la déclaration de cession par Ali Bongo de sa part d’héritage paternel, au profit de la jeunesse gabonaise, cache mal une authentique opération de camouflage aux allures de blanchiment. En ce sens, a souligné Jean de Dieu Mouckagni Iwangou, cet acte questionne sur la destination des fonds prétendument dédiés aux générations futures. La sortie d’Ali Bongo est assimilée par le Front uni de l’opposition à une vaine tentative visant notamment à effacer les effets négatifs de l’aventure ‘’Messi’’ et autres avatars de la criminalité transfrontalière organisée autour de Maixent Accrombessi, directeur de cabinet d’Ali Bongo, épinglé par la justice française dans des scandales de corruption et de blanchiment.

A en croire le Front uni de l’opposition, Ali Bongo ne peut prétendre au partage, en raison de ce que les libéralités faites sur ce patrimoine sont largement grevées de conflits. De plus, son éligibilité au partage se heurte à son incapacité à produire un acte de naissance. Toute chose ayant conduit à la mise sous scellé judiciaire d’une partie du patrimoine de son père.

S’agissant du refus du chef de l’exécutif à améliorer le cadre démocratique, le Front lance un appel patriotique au peuple, selon un programme qui sera fixé dans les tout prochains jours. L’initiative, a indiqué le président du Front uni de l’opposition, vise à exprimer sur la place publique et à la face du monde sa détermination à imposer sa souveraineté de manière pleine et entière.

Et, pourquoi Ali Bongo a renvoyé, une fois de plus, le dialogue national inclusif au strict cadre du Conseil national de la démocratie (CND)? Alors que le Front affirme sa foi dans la nécessité d’améliorer la gouvernance dans l’espace francophone au bénéfice des peuples. C’est en cela qu’il forme un espoir légitime dans l’accompagnement de la communauté internationale, sous la conduite de l’Organisation des nations unies (ONU), de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

En conclusion, la position du chef de l’exécutif a été perçue comme une fin de non-recevoir, à peine polie, à la communauté internationale. Celle-ci, en toute bonne foi, fait au Gabon l’offre d’accompagnement vers des élections libres et transparentes, seuls gages de paix véritable, a soutenu Moukagni Iwangou.

Henri Gauthier