

Anges Kevin Nzingou, à la tête d’une tournée nationale de la structure décentralisée des jeunes de l’Union du peuple gabonais, UPG, parti politique de l’opposition, fait la dure expérience du déni de démocratie au Gabon. Dernier acte en date, sa garde à vue arbitraire pendant trois heures de temps, le vendredi 28 août dernier, au commissariat de police de la ville de Koulamoutou, assortie d’un interrogatoire musclé.
C’est en violation des dispositions en vigueur que le président des jeunes de l’UPG, Anges Kevin Nzingou, a été interpellé dans l’après-midi du vendredi 28 août à Koulamoutou, puis gardé à vue de 15 heures à 18 heures révolues, au commissariat de la ville, au motif d’organisation sans autorisation d’un meeting politique à la place des fêtes de la localité. Le jeune homme a été soumis à un interrogatoire musclé auquel ont notamment pris part le commandant de brigade de la gendarmerie, le directeur local des services de la documentation et de l’immigration et le maire de la ville, qui, sans vergogne, a catégoriquement nié avoir été informé de cette manifestation politique. Mais ce qu’il feint d’ignorer, c’est que les jeunes de l’UPG et du groupe citoyen, l’étudiant conscient, qui organisent conjointement cette tournée aux allures de campagne nationale de sensibilisation sur les leviers d’une l’alternative crédible au sommet de l’Etat, ont gardé par devers eux l’accusé de réception de la demande formulée depuis le début de la semaine auprès des services du maire de Koulamoutou. En la matière, les dispositions réglementaires exigent une lettre d’information au maire de la ville concernée, au moins trois jours avant la manifestation. Ce qui a été fait par les concernés, cinq jours avant leur arrivée à Koulamoutou. En cas de refus, la loi demande à l’autorité municipale de motiver sa décision. En l’espèce, aucun refus n’a été opposé. Sauf que le maire n’a simplement pas fait de retour au courrier reçu. Toute chose que la loi traduit, noir sur blanc, comme un accord tacite. Et, c’est partant sur la base de cet accord tacite que les caravaniers ont déposé leurs valises à la place des fêtes de Koulamoutou. Sortie d’artillerie qui a suscité le déploiement des biceps de la police politique, suivie d’une interpellation arbitraire ayant fait échec à l’organisation du meeting politique initialement programmé.
Les jeunes de l’UPG et leurs camarades du groupe citoyen, l’étudiant conscient, emmenés notamment par Lionel Engonga, Ballack Obame et Mamath Samy, ont également été victimes d’acte de déni de démocratie dans la commune de Moanda, suite à des actes d’incivisme des jeunes instrumentalisés dans cette partie de la province du Haut-Ogooué. Ces jeunes se sont, sans raison valable et en violation de la loi, opposés à la tenue d’un meeting au petit marché de cette ville minière, dans le Sud-Est.
Des actes d’anti-jeu orchestrés par des bras armés du Parti démocratique gabonais, le PDG au pouvoir, nostalgiques des temps du parti unique, disons, du parti-Etat. Des gens qui se refusent à réaliser le retour au pluralisme politique depuis la conférence nationale de 1990.
Paul Davy