
Le carrefour Mbatoua de Bitam a refusé du monde, le mercredi 5 août dernier, à l’occasion d’un meeting explosif de soutien à la candidature de Patrick Eyogo Edzang, candidat de l’Union Nationale, parti d’opposition, aux législatives partielles du 8 août prochain.
«L’image est là. Lorsqu’on regarde la mobilisation de cet après-midi, on peut conclure que la victoire est assurée le 8 août», a déclaré François Ondo Edou, le secrétaire exécutif adjoint chargé de la formation du militant, de l’information et de la communication; par ailleurs, porte-parole de ce parti de l’opposition. Réaction en réponse à la forte mobilisation enregistrée à la faveur de cette convocation politique qui rentrait dans le cadre de la campagne électorale.
Ce meeting monstre à Bitam, a été marqué par deux temps forts. Primo, la présentation du porte-étendard du parti, les conditions ayant présidé à son choix, visant à tirer un trait sur la diversion entretenue sur le terrain à ce sujet. Secundo, le recadrage du débat politique actuel, du point de vue de l’Union nationale.
Pour Zacharie Myboto, président de ce fer de lance de l’opposition gabonaise, «l’Union nationale est un parti structuré ayant des statuts et un règlement intérieur. Le choix de Patrick Eyogo Edzang a été fait sur la base du titre 3 des dispositions relatives aux investitures des candidats à la candidature. Les candidatures de Jean Michel Edou Sima et Patrick Eyogo Edzang avaient été manifestées. Après analyse des dossiers, une élection à la candidature a été organisée. Au terme de celle-ci, sur un total de 19 votants, Patrick l’a emporté avec 11 voix contre 8 à Jean Michel.»
Le président du parti dissous arbitrairement en 2011 par le pouvoir «dictatorial émergent», avant sa réhabilitation intervenue cette année, a par la suite précisé à l’endroit de certains opposants visiblement prompts à la désignation du candidat unique de l’opposition que cette question n’est, pour l’heure, pas inscrite dans l’agenda de sa formation politique, préoccupée pour l’heure par les questions de transparence du vote.
Le Front uni de l’opposition pour l’alternance, qui s’est engagé le 19 juillet 2014 à présenter un candidat unique à la prochaine présidentielle, se prononcera le moment venu à ce sujet, soulignait Zacharie Myboto. Il s’agit d’un débat qui devrait être précédé par la mise en place d’un environnement favorable à l’alternance démocratique dans le pays, poursuivait-il.
Le directoire de l’UN s’était fixé une feuille de route à l’issue du forum citoyen qu’il a organisé en vue de l’installation du parti à travers le Gabon. Telle a été la préoccupation exprimée par la tête du parti.
Le député sortant, René Ndemezo’o Obiang, dont le mandat a été écourté à la suite de sa démission des rangs du parti au pouvoir, le PDG, et son ralliement de suite à l’opposition, a fait sensation : « Comme m’avait confié le siège de député de la commune Bitam en 1996, Simon Oyono Abba’a, je donne ma caution à Patrick Eyogo Edzang. J’ai été député pendant quatre mandats et ministre durant 10 ans. J’ai décidé de quitter le Pdg et de le combattre dans les rangs de l’opposition ». Une intervention de René Ndemezo’o Obiang qui a suscité des vagues d’applaudissements dans l’assistance nombreuse. A l’orateur de poursuivre « La commune de Bitam doit avoir le privilège d’ouvrir la voie à l’alternance dans le pays, avant les autres villes. Cela va se matérialiser à l’issue du scrutin de samedi !», a martelé René Ndemezo’o Obiang.
Le vice-président de l’Union nationale, Chantal Ondo, a invité, pour sa part, les électeurs à défendre leur vote, en restant devant les bureaux de vote du début à la fin dudit processus. La forte délégation de l’UN a effectué le déplacement de Bitam, dans l’extrême nord du pays. Une délégation notamment composée de Casimir Oyé Mba, vice-président chargé des questions économiques et des finances; Bandega Lendoye, vice-président en charge de la réforme des institutions, de la justice et des droits de l’homme; Paul Marie Gondjout, secrétaire général adjoint chargé des élections; Jean Christophe Owono Nguema, 6ème vice-président du Sénat; Hamann Mamadou, vice-président du groupe parlementaire du Front Uni au sénat, et bien d’autres personnalités de premier plan.
C’est ce vendredi que les rideaux tombent sur la campagne électorale relative aux élections partielles du samedi 8 août 2015.
Henri Gauthier