
L’inflation tant redoutée par les populations, suite à l’annonce controversée d’augmentation des salaires risque d’être effective. Le gouvernement gabonais, par un arrêté conjoint des ministres en charge des Hydrocarbures, de l’Economie et du Budget, a procédé à une augmentation des prix des produits pétroliers. L’arrêté qui porte le numéro 0000692 MEPIP/MPH/MBCP est daté du 29 juillet 2015. Seul le gaz butane n’est pas concerné par ces augmentations. Son prix reste plafonné à 5 500 FCFA la bouteille de 12,5 kg.
Toute personne intelligente comprendra donc que la campagne de contrôle des prix lancée par la Direction de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) pour endiguer tout effet pervers dû à cette annonce d’augmentation des salaires, devient inefficace. Car, cette augmentation des prix des produits pétroliers va se traduire par une hausse des prix de revient des services et produits marchands proposés aux ménages gabonais par les entreprises du Gabon. L’énergie étant un facteur important qui rentre dans la composition dudit prix.
Cet arrêté vient confirmer le fait que le pouvoir ne peut pas à la fois procéder à l’augmentation des salaires, assurer le service de la dette publique et continuer à subventionner les carburants. Il n’a plus les moyens nécessaires. Ce qui traduit un état de faillite. Certes, en janvier 2015, le gouvernement gabonais, réuni en séminaire, avait décidé de supprimer les subventions de l’essence et du gasoil, puis de libéraliser l’importation de ces produits. Les gabonais s’attendaient à cette issue. Mais, l’opération qui devait subvenir dès l’adoption de la loi de finance rectificative ressemble à un jeu de passe-passe. Ces subventions qui se chiffraient à environ 200 milliards de F CFA l’année permettaient de stabiliser les prix du carburant à la pompe. Or, c’est à quelque chose près, l’équivalent de ce qui à été injecté dans le nouveau système de rémunération des agents publics.
Quelles seront les conséquences de cette augmentation annoncée ?
Un impact négatif immédiat sur les coûts du transport. Impact contre lequel, l’opération lancée par le directeur général de la concurrence et de la consommation, sieur Modeste Mfa Obiang, n’y pourra rien. Dans des secteurs comme la distribution alimentaire par exemple, le transport constitue un facteur important qui grève le prix de revient. Une augmentation de 20%, comme cela semble être le cas, va être automatiquement répercutée sur le coût du transport. C’est-à-dire sur le prix de revient des produits transportés. Naturellement, les commerçants qui ne sont pas des philanthropes vont devoir répercuter ces coûts sur les prix de vente finaux. Causant ainsi une augmentation généralisée des prix à la consommation. Le même raisonnement sera appliqué par les opérateurs du transport en commun. Tout comme toutes les autres industries dont la production dépend de l’énergie pétrolière. Par exemple, les centrales thermiques qui produisent de l’électricité à partir de pétrole ou du gaz répercuteront, inévitablement, l’augmentation de leurs coûts de production dans leur prix de vente.
Imony Kombile Giowou