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Mutinerie dans les rangs du bataillon gabonais de la Minusca

Mutinerie dans les rangs du bataillon gabonais de la Minusca
contingent munisca
Les hommes de troupe en colère exigent le paiement des retards de primes de mission

En colère contre la rétention des primes de service du temps de leur présence sous le drapeau onusien, au cœur de la poudrière centrafricaine, les 450 militaires gabonais victimes de ce détournement de fonds ont protesté dans la matinée du vendredi 14 août, en bloquant la circulation sur la voie expresse, au niveau de la base aérienne 01 de Libreville.

L’incident qui a ému plus d’un, a duré plus de trois heures d’horloge. Tout démarre par le boycott des préparatifs du défilé du 17 août, organisés dans l’enceinte de la base aérienne 01. Le message du « On veut notre argent » ne passant pas, ces soldats en colère, accusant des poches trouées, ont décidé dès 7 heures du matin de passer à la vitesse supérieure. Comme un seul homme, ils ont pris d’assaut la voie publique pour se faire entendre. Et comme le pouvoir n’est attentif qu’aux actes de désobéissance civique, la prise en otage de la rue a fini par faire bouger les lignes.

Des généraux en service à la présidence de la république et au ministère de la défense ont été contraints de quitter leurs bureaux pour ouvrir le dialogue avec les « mutins » et permettre ainsi de rouvrir la voie à la circulation. Les promesses fermes données par ces généraux aux soldats, que l’ardoise sera payée avant le 17 août, ont atténué la radicalisation des soldats. Résultat des courses, les mutins ont décampé, au grand bonheur des usagers de la route.

Sur les 10 à 12 millions de francs Cfa prévus pour chacun, en fonction de la durée passée sur le front centrafricain, seuls 3 millions de nos francs ont été versés à chaque homme de troupe. Conscient des ‘’ciseaux’’ passés sur le budget des primes qui leur reviennent de droit, les soldats en courroux ont usé de la manière forte pour crier réparation. ‘Si la promesse de réparer cet impaire s’avérait être un bluff, nous aviserons ‘’, soulignait, le regard sévère, un soldat aux journalistes venus s’enquérir de la situation.

Paul Davy

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