
En marge d’une conférence de presse organisée le samedi 8 août dernier à Libreville, le président du front uni de l’opposition pour l’alternance, Jean De Dieu Mouckagni Iwangou a manifestement exprimé son exaspération face à l’attitude de certains acteurs de ce regroupement de l’opposition qui naviguent, depuis quelque temps, à contre-courant de la lettre de cadrage précisant les préalables à la désignation du porte-étendard de ce bloc politique à la présidentielle de l’année prochaine. Occasion pour Mouckagni Iwangou de réitérer au passage: ‘’ La candidature du Front n’est pas à l’ordre du jour’’. Toute chose qui a donné au président Mouckagni de s’avancer dans une approche politiquement correcte, en récusant les gesticulations de certains d’entre eux, dont implicitement Jean Ping, qui sont comme engagés en pré-campagne électorale pour le compte du Front uni de l’opposition : ‘’ Il ne suffit pas qu’il y ait quelques membres du Front dans une tournée à l’intérieur du pays pour que le Front soit engagé’’, a martelé Mouckagni Iwangou.
En fervent défenseur du changement, qui est une rupture systémique avec le régime prédateur des Bongo, Mouckagni Iwangou s’est démarqué des chantres de l’alternance tout court, qui pourrait ouvrir l’accès à la magistrature suprême à tout autre Pdgiste qu’Ali Bongo, avec notamment la mise en route par le groupe ’Héritage et Modernité’’ d’un plan B visant à suppléer à la candidature d’Ali Bongo, le cas échéant. Face à ce qui précède, Jean De Dieu Mouckagni Iwangou a exhorté au ressaisissement, en invitant les signataires de la charte du Front uni de l’opposition pour l’alternance à privilégier, en amont, le principe de transparence du vote, gage de libération certaine du peuple du joug pesant du système Bongo-PDG.
Visiblement sourds à la lettre de cadrage faisant office du code de bonne conduite, Jean Ping et certaines figures du Front Uni poursuivent des opérations de charme sur l’ensemble du pays. Quitte à aller vraisemblablement aux urnes dans ces conditions de mise à mal de la transparence du vote. Toute chose qui participerait à faire le lit à un nouveau hold-up électoral au profit de Bongo II.
La nécessité de convergence de vues, dans laquelle s’impliquent, via des médiations de prévention de conflit, certaines organisations internationales comme les Nations Unies et l’Organisation internationale de la francophonie, commande à distinguer l’essentiel de l’accessoire, en unissant les forces en vue de l’aboutissement du dialogue national sans exclusif dans lequel seront arrachées les clés ouvrant la porte aux conditions d’élections admises par toutes les composantes de la société gabonaise. L’issue de cette grand-messe fournira à la classe politique des outils de navigation conformes aux principes démocratiques, qui aideront à assurer, en toute sérénité, l’organisation d’élections politiques dans le pays.
Paul Davy