

La polémique enfle autour de la proposition de Protocole d’Accord entre le groupe Santullo Sericom et l’Etat gabonais datant du 29 juillet dernier, rédigé par le Ministère du budget et des comptes publics. L’entreprise concernée, estime la monture contraire à la nature des échanges entre les parties qui ont présidé à sa rédaction. Le PDG du groupe Santullo Sericom, Guido Santullo, s’est résolu de fait à mettre en demeure l’Etat gabonais, en le renvoyant à ses obligations de payer sous 48h, la somme de 41 933 955 878 f cfa due à son groupe. Une ardoise qui n’a que trop duré, au point de mettre à mal les projections budgétaires du groupe Santullo Sericom.
Un message qui a récemment été au cœur d’une lettre ouverte envoyée au Président de la République par Guido Santullo, PDG de Santullo Sericom. Dans sa missive, il dénonce avec des mots à peine voilés, l’abus de confiance et l’escroquerie dont est victime son entreprise, non sans menacer de recourir à la justice internationale.
130 milliards de francs CFA, c’est le reliquat qui enflamme les passions entre l’Etat gabonais et le groupe italien, Santullo Sericom BTP. Il se trouve qu’en mettant à exécution son projet de construction d’ouvrages d’art et d’infrastructures routières, l’Etat gabonais avait sollicité l’expertise de l’entreprise italienne dans la mise en œuvre de trois principaux projets. Et faute vraisemblablement de liquidités, le clan émergent a convaincu le groupe Santullo Sericom de pré financer les projets de constructions. Partenariat consommé, les édifices sortent de terre et certains sont même déjà livrés à l’Etat gabonais, sans retour sur investissement.

Parmi les chantiers de haute portée sociale livrés sans suite, l’on peut notamment citer: Le pont sur la Banio à Mayumba, dans la province de la Nyanga, au Sud du Gabon, financé à hauteur de 24 milliards et mis en service depuis le 20 juin 2014; l’école de formation des officiers du village Mandilou, dans la province de la Ngounié, toujours dans la partie Sud du Gabon, et dont les travaux ne sont payés qu’à hauteur de 35%; la route Ndendé/ Mouila : 50% des réalisations contre 10% du coût du marché perçu ; Le tronçon Ndendé/ Tchibanga, bitumé sur près de 50 Km. Voici en quelques lignes le travail que l’entreprise italienne a conduit jusqu’en 2015, sur fond de couleuvres.
Devenu trop lourd à supporter et audité par ses créanciers, Santullo précisait dans son courrier au Président gabonais: « ne plus pouvoir faire face aux dépenses qu’entrainent la poursuite des travaux (…). contraint, à cet effet, d’arrêter les chantiers qui lui ont été confiés au Gabon ». Des propos qui ont fait réagir le ministre du budget à travers un communiqué datant du 28 juillet 2015. Ce dernier, avant de reconnaître vouloir négocier à l’amiable un protocole d’accord, s’est dit « offusqué du mode de communication choisi par l’entreprise qui vise à attaquer et dénigrer l’Etat gabonais(…) et s’est dit être prêt à défendre l’Etat gabonais devant les instances internationales ».
Visiblement à bout de souffle, le PDG du groupe Santullo Sericom, se déclare prêt à quitter le Gabon, à condition qu’on lui paie ses factures aujourd’hui.
Nedjma le Monde.