
Les habitants d’Ikembelé, bourgade située à 27 km de Lambaréné, ville du centre du Gabon, sur la route de Fougamou (sud), ont vécu un curieux phénomène : les eaux de la rivière Biwéni, dont ils se servaient jusque-là sans aucun problème, avaient viré au bleu dans la journée du 7 août dernier. Les populations inquiètes, pour la plupart employées de Siat ou cultivatrices dans les environs, ont saisi les responsables de l’entreprise agro-industrielle qui a reconnu qu’un colorant bleu, ‘’ Iragaon Bleu ABL9’’ qui sert à lutter contre le vol des fonds des tasses d’hévéa dans les plantations industrielles, a malencontreusement été déversé par un agent en amont de la rivière.

L’on apprend, par ailleurs, que l’Iragaon Bleu ABL 9, tout de même déconseillé à la consommation en raison de sa nature chimique, ne présente aucun danger pour la santé humaine et animale, y compris pour les espèces aquatiques. Si la fiche de données de sécurité (FDS) semble l’attester, Siat-Gabon a tenu à procéder à de nouvelles analyses. «Des échantillons d’eau de la rivière ont été prélevés à plusieurs endroits de celle-ci dès les premières heures du déversement. Ces échantillons sont en cours d’analyse à la Direction Générale des Etudes et Laboratoires (DGEL) et seront confrontés à ceux prélevés dans la même rivière avant le 7 août 2015», a déclaré un responsable de Siat-Gabon qui n’a pas nié que la Direction Générale de l’Environnement (DGE) et l’ONG Brainforest ont également procédé à des prélèvements d’échantillons, pour se faire leur propre opinion sur l’incident et son éventuel impact sur les populations et l’environnement. Siat s’engage à distribuer des packs d’eau minérale aux populations et a mis à disposition un camion citerne d’eau pour les besoins domestiques.
Alors que les résultats sont attendus, Siat assure avoir consenti à verser une indemnité aux familles victimes. Pourquoi indemniser si le produit n’est pas impropre à la consommation? D’où la nécessité d’attendre les résultats des analyses engagées.
Imony Kombile Giowou